De la Rhodésie au Zimbabwe
À l’indépendance, en 1980, Robert Mugabe devient Premier Ministre, puis chef de l’État du Zimbabwe à partir de 1987. Il le restera près de 30 ans, jusqu’au 21 novembre 2017, date à laquelle il démissionne.
Cette démission est l’aboutissement d’une guerre de succession au sein du parti au pouvoir depuis l’indépendance (ZANU-PF) entre la faction du vice-président Emmerson Mnangagwa et celle de l’épouse du chef de l’État, Grace Mugabe. Suite au limogeage le 6 novembre 2017 du vice-président Mnangagwa par Robert Mugabe, perçu comme une étape supplémentaire vers la prise du pouvoir par Grace Mugabe, les forces armées ont réagi le 14 novembre en plaçant de facto le président Mugabe en résidence surveillée, tout en assurant vouloir respecter la légalité constitutionnelle.
Le départ de Robert Mugabe a ouvert la voie à la désignation par le ZANU-PF d’Emmerson Mnangagwa en qualité de président par intérim jusqu’aux élections générales du 30 juillet 2018.
Cette ancienne colonie britannique de l’Afrique centrale fondée par Cécil Rhodes est constituée par un bassin fertile situé entre deux grands fleuves: le Limpopo et le Zambèze. A l’instar de l’Afrique du Sud, la question de la population blanche exploitant la majorité des terres et des ressources du pays a animé la vie politique du Zimbabwe et été utilisé par l’ancien président Mugabe pour s’agripper au pouvoir. Pourtant, pendant la décennie suivant l’indépendance, Mugabe a conduit le pays vers la prospérité en gardant la mainmise des blancs sur les ressources du pays.
10 % des réserves mondiales de Chromes seraient dans ce pays, et dans le sud-ouest se situe le grand bassin charbonnier de Hwange. L’exploitation des richesses se basait sur un partage inégal entre les blancs provenant de l’Afrique du Sud et les populations noires. En effet, les terres fertiles situées en hauteur avec moins de moustiques qui sont le vecteur de la malaria.
La crise économique que va traverser le pays durant les années 90’s ainsi que la fin de l’apartheid vont pousser Mugabe à prendre des décisions populistes, décrètant l’expropriation des fermes des blancs qui seront attribuées aux élites noires. Cette réforme conduit à la chute du PIB et une inflation qui va dévaster le pays qui connait une vague d’immigration vers les pays voisins. La population blanche quant à elle s’est déplacée vers le Mozambique et le Botswana où elle a été accueillie à bras ouverts.