Ghana. L’argent de la diaspora au service du développement
Pour mieux valoriser l’argent de la diaspora, le Ghana à lancé un fonds pour investir dans les infrastructures, l’agriculture et le tourisme. Les détails.
Depuis vingt ans, l’argent expédié par les migrants a explosé en Afrique sub-saharienne. D’après les derniers chiffres publiés par la Banque mondiale en 2018, le montant pour cette région, 48 milliards de dollars en 2018, dépasse maintenant celui des investissements étrangers.
Une masse énorme de cash destinée à aider les familles dans le continent. En effet, d’après la Banque mondiale, les deux tiers servent à répondre aux besoins de la vie quotidienne, comme l’achat de nourriture ou de prestations de santé. Pour rendre cette manne pérenne, plusieurs gouvernements en Afrique envisagent de créer des fonds d’investissement pour capter cet argent et mieux le fructifier.
C’est le cas Ghana qui a annoncé, fin décembre 2019, la création du Diasporan Savings and Investment Account, ou African Sankofo Account. L’instance, supervisée par la Banque du Ghana et le ministère des Finances, espère, à terme, récolter près de trois milliards de dollars de financement. Les expatriés ghanéens qui placeront leurs économies dans ce fonds seront rémunérés par l’État, le bénéficiaire, et ils seront récompensés moralement de savoir que leur argent est investi dans les infrastructures, l’agriculture et le tourisme de leur pays d’origine.
Plusieurs États ont déjà lancé des emprunts estampillés « diaspora ». Le Sénégal par exemple a ainsi levé 5 millions d’euros, et cet emprunt est maintenant coté à la bourse d’Abidjan. Le Nigeria, l’Éthiopie, le Kenya ont aussi émis des obligations diaspora. Le Togo réfléchit en ce moment à la meilleure façon de capter ce filon.