L’Afrique de l’Est face à une nouvelle vague de criquets pèlerins
Alors que la crise sanitaire liée au coronavirus ralentit les opérations de pulvérisation aérienne, les pluies bien réparties et les conditions idéales pour la reproduction fin mars pourraient une nouvelle invasion de criquets en Afrique de l’Est.
Une nouvelle vague de criquets menace des millions de personnes en Afrique de l’Est. Alors que la région a réussi à s’en sortir et à sauver les récoltes de décembre malgré une importante invasion d’essaims, les récoltes de juin pourraient elles, être affectées.
Les pluies bien réparties et les conditions idéales pour la reproduction fin mars pourraient, en effet, entraîner une hausse importante du nombre de criquets en Afrique de l’Est dans les mois à venir avec de nouveaux essaims qui devraient se déplacer du Kenya vers le Soudan du Sud et l’Ouganda.
« Les récoltes de fin d’année ont été bonnes et les communautés rurales ont pu faire des stocks pour leur permettre de tenir jusqu’au mois de juin, mais il faut absolument éviter que les criquets qui commencent à voler en avril ne s’abattent sur les semis ou les zones de pâturages qui sont en train de reverdir », explique Cyril Ferrand, responsable de l’unité résilience en Afrique de l’Est de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), à Nairobi.
La situation est particulièrement préoccupante en Ethiopie, au Kenya, en Somalie, au Soudan du Sud, en Ouganda et en Tanzanie où près de 20 millions de personnes font déjà face à une situation d’insécurité alimentaire aigüe.
Le plus grand défi pour l’heure est l’approvisionnement en pesticides en raison de la réduction du fret aérien dans le monde.
Pour rappel, la FAO, qui avait lancé en janvier un appel de fonds de 76 millions de dollars (70 millions d’euros), a été contrainte de revenir devant ses bailleurs de fonds pour demander une somme deux fois plus importante (153 millions de dollars).