A Djibouti, le confinement ne prend pas et l’épidémie s’aggrave
A Djibouti, le pouvoir autoritaire du président Ismaïl Omar Guelleh peine à faire respecter le confinement et ne cache plus son inquiétude face au rythme auquel l’épidémie de Covid-19 se propage dans ce pays petit et pauvre de la Corne de l’Afrique.
Avec 986 cas officiellement recensés, Djibouti est le pays d’Afrique de l’Est à avoir déclaré le plus grand nombre de cas de nouveau coronavirus.
En deux semaines, le nombre de cas a été multiplié par presque 7. « L’épidémie s’aggrave », s’est ainsi inquiété la semaine dernière le ministère de la Santé.
La situation a poussé lundi le président Guelleh, au pouvoir depuis 1999, à durcir le ton, reconnaissant que le confinement imposé depuis le 23 mars était loin d’être respecté comme il conviendrait.
« Le confinement n’est pas respecté par tous et malheureusement beaucoup de nos compatriotes prennent encore cette maladie à la légère », a-t-il déploré dans un discours télévisé à la Nation. « Vous continuez à circuler, à ne pas observer les distances minimum, à ne pas vous isoler et à propager la maladie », a accusé le chef de l’État.
« Si les comportements ne changent toujours pas, je prendrai des mesures encore plus contraignantes », qui pourraient prendre la forme d’un « couvre-feu », a-t-il menacé.
Pour rappel, le gouvernement a ordonné le confinement de toutes les personnes ne travaillant pas pour des services essentiels. Il a aussi fermé les frontières, les écoles, les lieux de culte, les magasins à l’exception des épiceries, banques, pharmacies et stations-service, et interdit l’utilisation des transports collectifs. Ces mesures ont été prolongées jusqu’au 28 avril.