Tunisie, une base arrière pour l’armée américaine?
« Depuis 2011, les États-Unis ont investi plus d’un milliard de dollars dans l’armée tunisienne. Les efforts mutuels ont permis d’améliorer la sécurité des frontières tunisiennes, le renseignement militaire et les opérations air-sol. »
Ce sont les paroles du général américain Stephen Townsend, chef du Commandement américain pour l’Afrique, qui s’est entretenu, le 28 mai courant, avec le ministre tunisien de la Défense, Imed Hazgui.
« Nous savons que beaucoup de nos partenaires africains sont assiégés par des acteurs malveillants et des réseaux terroristes », a déclaré Townsend. « Nous savons également que nous ne pouvons pas augmenter la confiance. Par conséquent, nous restons déterminés à renforcer les partenariats essentiels et à travailler ensemble pour apporter des solutions aux défis communs. »
NEWS: Commander reaffirms partnership with #Tunisia
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“Many of our African partners are under siege from malign actors & terrorist networks. We remain committed to working together to deliver solutions to common challenges.” – Gen. Townsend pic.twitter.com/oGt9xwoauq— US AFRICOM (@USAfricaCommand) May 29, 2020
Or, le 30 mars, l’agence Reuters a annoncé que l’armée américaine envisage l’utilisation de « l’une de ses brigades d’assistance aux forces de sécurité en Tunisie », « au milieu des inquiétudes suscitées par l’activité russe en Libye ». En clair, la Tunisie pourrait servir de base arrière à l’armée américaine sous le parapluie de l’OTAN pour frapper des objectifs en Libye où les Etats-Unis affichent clairement leur support au maréchal Khalifa Haftar.
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En effet, Les Etats-Unis ont accordé, en 2015, le statut d’« allié majeur non-membre de l’Otan » à la Tunisie. Un privilège déjà accordé à une quinzaine de pays, dont le Japon, l’Australie, l’Afghanistan ou encore l’Egypte, Bahreïn et le Maroc, qui permet aux pays concernés d’avoir accès à une coopération militaire renforcée avec les Etats-Unis, notamment dans le développement et l’achat d’armements.
En réponse à la polémique provoquée par cette annonce, le commandement de l’Africom, a expliqué que « parler de l’existence d’une petite unité de formation en Tunisie dans le cadre du programme d’assistance militaire ne signifie nullement des affrontements militaires ».
Face aux déclarations de l’Africom, le député indépendant, Safi Saïd a appelé à auditionner le ministre de la Défense, pour éclaircir la position du gouvernement par rapport à la présence ou l’installation de bases militaires américaines ou autres dans le pays.