Migrations: Malte et la Libye créent des centres de coordination
Malte et la Libye vont mettre en place deux « centres de coordination », à Tripoli et à La Valette, à partir de juillet pour renforcer la lutte contre l’immigration illégale en Méditerranée, a-t-on appris jeudi de source officielle.
Ces deux centres, installés dans les capitales des deux pays, « offriront le soutien nécessaire à la lutte contre l’immigration illégale en Libye et dans la région méditerranéenne », selon un protocole d’accord entre Malte et le Gouvernement d’union nationale (GNA, reconnu par l’ONU et basé à Tripoli) de Fayez al-Sarraj, et présenté au Parlement maltais mercredi.
Financés par le gouvernement maltais, ils seront chacun dirigés par trois fonctionnaires et limiteront leur travail « au soutien et à la coordination », indique cet accord valable pour trois ans.
Malte, le plus petit État de l’UE de par sa taille et sa population, se plaint depuis longtemps d’être obligé d’assumer à lui seul l’arrivée des migrants en provenance de la Libye, pays en guerre.
Actuellement, 425 migrants secourus en Méditerranée sont bloqués sur quatre navires touristiques affrétés par Malte juste à la limite de ses eaux territoriales, La Valette exigeant qu’ils soient ensuite pris en charge par d’autres pays euroépens.
Le ministre maltais des Affaires étrangères, Evarist Bartolo, a déclaré au Parlement mercredi que « l’UE a la responsabilité de parvenir à un accord global avec la Libye afin de limiter l’immigration clandestine ».
« Le nombre d’immigrants arrivant à Malte est disproportionné par rapport aux autres pays européens », a déclaré M. Bartolo.
Depuis 2005, seuls 8% des migrants en situation irrégulière à Malte ont été relocalisés dans d’autres Etats membres de l’UE, selon le ministère maltais.
Selon le protocole d’accord, Malte proposera à la Commission européenne une augmentation du soutien financier pour aider le GNA à sécuriser ses frontières sud et à démanteler les réseaux de trafiquants d’êtres humains.
La Valette proposera également le financement de « moyens maritimes supplémentaires nécessaires » pour contrôler et intercepter les passeurs de migrants en Méditerranée.
Les ports de Malte, tout comme ceux de l’Italie, sont fermés aux migrants depuis trois mois environ, les deux pays invoquant la pandémie de Covid-19.
La Commission européenne a appelé mercredi les Etats membres à la « solidarité » et à la « responsabilité collective » pour prendre en charge les 425 migrants bloqués au large des eaux maltaises.
Dans cette affaire, l’ONG SOS Méditerranée a dénoncé une crise humanitaire qui « s’aggrave » pour atteindre « aujourd’hui des niveaux sans précédent ».