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Vidéo. Sénégal: 102 arrestations lors de la deuxième nuit d’émeutes pour réclamer la fin du couvre-feu

Pneus incendiés, jets de pierre sur les forces de l’ordre, grenades lacrymogènes… les mêmes scènes se sont répétées dans les quartiers populaires de la capitale et l’intérieur du pays, comme à Kaolack, selon des images diffusées par la chaîne SenTV et sur les réseaux sociaux.

 

Plus tôt dans la journée, le président Macky Sall avait une nouvelle fois « appelé les populations à veiller au respect scrupuleux des règles établies dans le cadre de l’état d’urgence et de la lutte contre la pandémie de la Covid-19 », selon un communiqué diffusé après le conseil des ministres.

 

 

A cette occasion, le chef de l’Etat a aussi confirmé sa « stratégie d’assouplissement graduel des mesures restrictives » liées à l’état d’urgence, notamment dans le secteur des transports.

 

Des précisions pourraient être apportées lors d’une conférence de presse jeudi dans ce pays qui a enregistré près de 4.000 contaminations et 45 décès dus au Covid-19.

 

Les manifestations avaient démarré mardi soir, sans toucher la capitale, une ville de plus de 3 millions d’habitants qui est l’épicentre de la maladie dans le pays.

 

Dans la ville de Touba, à 200 kms à l’est de Dakar, le bilan des événements de la nuit de mardi à mercredi est de « trois véhicules de police et une ambulance brûlés, le centre de traitement des malades du Covid-19 attaqué », selon un responsable sénégalais.

 

 

Arrestations et appel au calme

 

Au cours des émeutes, 102 manifestants ont été arrêtés dont 38 à Mbacké et 64 à Touba. Ils ont été mis en garde à vue et  poursuivis pour manifestation illégale et non-respect du couvre-feu. Ils devaient être déférés sous peu, rapporte seneweb.com.

A Mbacké, des protestataires s’en étaient pris mardi au siège local de la radio RFM, appartenant au groupe de presse privé du chanteur et ancien ministre Youssou Ndour.

 

 

La radio a subi « des dégâts matériels importants », selon une association de journalistes locaux.

 

« Les responsables de ce saccage devront être traqués et traduits en justice », a affirmé le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (Cdeps, patronat).

 

Dans un geste rarissime, le khalife général de la confrérie des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, est intervenu à la télévision au milieu de la nuit de mardi à mercredi pour demander l’arrêt des manifestations à Touba, deuxième agglomération du pays avec plus d’un million d’habitants.

 

 

 

« Retournez chez vous », a lancé le plus haut responsable de la confrérie, forte de plusieurs millions de membres.

 

Instauré le 23 mars pour combattre le Covid-19, l’état d’urgence est jusqu’ici assorti d’un couvre-feu de 21H00 à 05H00 et d’une interdiction de circuler entre les régions.

 

Il a été prolongé jusqu’à fin juin, même si le chef de l’Etat avait annoncé le 11 mai un assouplissement des mesures, comme la réouverture des marchés, des commerces et des lieux de culte.

 

De nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une levée plus complète des restrictions, dans un pays où environ 40% de la population est sous le seuil de pauvreté et où beaucoup vivent au jour le jour d’activités informelles.

 

Mais la pandémie continue à progresser. La rentrée scolaire, prévue mardi, a été reportée à la dernière minute à une « date ultérieure », après la découverte de la contamination de 10 enseignants en Casamance, dans le sud du pays.

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