Migrations: un deuxième navire humanitaire de retour en Méditerranée centrale
Un navire humanitaire italien a quitté mardi soir le port de Trapani, en Sicile, pour se rendre en Méditerranée et secourir les migrants en provenance de la Libye, a annoncé mercredi l’ONG Mediterranea Saving Humans.
« Notre navire, le Mare Jonio (…) est sorti hier soir du port de Trapani pour débuter une nouvelle mission en Méditerranée centrale » a indiqué l’ONG dans un communiqué, entendant dénoncer « les violations des droits de l’Homme qui s’y produisent sans arrêt » contre les migrants.
« On laisse mourir en silence des réfugiés de guerre et des victimes de tortures. Ou ils sont capturés avec la complicité des gouvernements européens pour être ramenés dans les camps de détention libyens », a accusé Mediterranea.
Après une longue pause, le Mare Jonio est le deuxième navire humanitaire à prendre la mer pour la Méditerranée centrale pour surveiller les départs de migrants depuis la côte libyenne, le plus souvent dans des conditions dangereuses.
L’ONG allemande Sea Watch a annoncé lundi la reprise de ses opérations de sauvetage de migrants en Méditerranée et a pour ce faire instauré des mesures de prévention du Covid-19 sur son bateau humanitaire.
Son navire, le Sea Watch 3, a quitté le port sicilien de Messine après trois mois d’immobilisation, et a fait route vers la zone de sauvetage au large des côtes libyennes.
Depuis début avril, toute opération de sauvetage avait cessé et deux bateaux humanitaires qui avaient poursuivi leurs interventions malgré la mise à l’arrêt de l’Europe en raison de l’épidémie de Covid-19, avaient été immobilisés par les garde-côtes italiens pour des raisons « techniques ».
Les ONG avaient dénoncé une manoeuvre injustifiée uniquement destinée à « perturber leurs missions de sauvetages ».
« Nous retournons en mer dans un scénario méditerranéen de plus en plus inquiétant où les gouvernements européens revendiquent désormais leur connivence avec les milices d’un pays en guerre, la Libye, foulant en connaissance de cause les droits fondamentaux et les vies humaines », a affirmé mercredi Alessandra Sciurba, présidente de l’ONG italienne.
Citant des sources au sein des « services de renseignement », le quotidien Corriere della Sera a assuré lundi que 20.000 personnes sont prêtes à entreprendra la traversée des côtes de Libye vers l’Italie, souvent un pays de transit vers les autres pays de l’Europe pour les migrants.