La justice sud-africaine autorise les candidatures indépendantes aux élections nationales
La Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud a jugé jeudi inconstitutionnelle la loi électorale du pays, qui interdit à des candidats de se présenter aux scrutins nationaux et provinciaux sans affiliation à un parti politique.
« Cette loi électorale (…) est inconstitutionnelle en ce qu’elle impose aux citoyens adultes d’être élus aux élections nationales et provinciales en tant que membres d’un parti », a déclaré le juge Mbuyiseli Madlanga en rendant sa décision.
Ce jugement ordonne au Parlement de réviser la loi dans un délai de deux ans.
« Ce jugement (…) va changer la donne », s’est réjoui Mmusi Maimane, l’ancien chef de l’opposition qui a récemment quitté les rangs de son parti, l’Alliance démocratique (DA).
« Il va donner plus de pouvoir au peuple, plus de flexibilité à tous ceux qui veulent servir sans le cinéma de toutes ces vieilles organisations », a-t-il ajouté sur Twitter.
Dans son article 3, la loi électorale de 1998 n’autorise les candidatures aux élections législatives et dans les neuf provinces du pays que sous les couleurs d’un parti. Les candidatures sans étiquette ne sont possibles qu’aux élections municipales.
La plus haute instance judiciaire du pays avait été saisie de cette question par plusieurs associations qui arguaient que ces dispositions limitaient leur liberté d’expression politique.
Sa décision ouvre une brèche dans le système électoral actuel.
En Afrique du Sud, les électeurs votent pour leurs députés nationaux et leurs délégués provinciaux lors d’un scrutin proportionnel de liste à un tour.
Au pouvoir depuis la fin officielle de l’apartheid en 1994, le Congrès national africain (ANC) a remporté les législatives de 2019 en raflant 57,5% des voix, devant la DA (centre droit) avec 20,7% et les Combattants pour la liberté économique (gauche radicale) avec 10,7%.