Soudan: Ali Kosheib rejette les accusations de crimes de guerre de la CPI
Le chef de milice soudanais Ali Kosheib a nié lundi lors de sa première comparution devant la Cour pénale internationale (CPI) avoir commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité lors du conflit au Darfour.
Ali Kosheib, chef des milices Janjawid recherché depuis 2007, est détenu par la CPI depuis le 9 mai après s’être rendu volontairement aux autorités centrafricaines.
M. Kosheib, 70 ans, a été officiellement informé des chefs d’accusation formulés à son encontre durant une visioconférence depuis le centre de détention de la Cour situé à La Haye, en raison des mesures de sécurité liées à la pandémie de nouveau coronavirus.
« Oui, j’ai été informé (des charges), mais elles sont fausses », a déclaré M. Kosheib, vêtu d’un costume et d’une cravate gris clair.
« J’espère que je vais obtenir justice », a-t-il ajouté.
Le juge Rosario Salvatore Aitala a souligné que l’audience de lundi ne constituait pas un procès, mais une formalité pour confirmer l’identité de M. Kosheib et l’informer des charges.
Ali Kosheib est accusé de 53 chefs de crimes contre l’humanité et crimes de guerre qui auraient été commis lors du conflit au Darfour entre 2003 et 2004, dont des meurtres, viols, pillages et tortures.
Une audience de confirmation des charges aura lieu le 7 décembre, a précisé la CPI.
Cette région de l’ouest du Soudan a été le théâtre à partir de 2003 d’une guerre civile, marquée par des atrocités imputées aux milices pro-régime Janjawid, des nomades en majorité arabe.
Selon l’ONU, le conflit a coûté la vie à quelque 300.000 personnes et a fait plus de 2.5 millions de déplacés.
Ali Kosheib est un ancien proche du président soudanais déchu Omar el-Béchir, lui aussi recherché par la CPI et actuellement détenu à Khartoum après sa destitution en avril 2019.
M. Kosheib a fui en Centrafrique en février lorsque le nouveau gouvernement soudanais a annoncé son intention de coopérer à l’enquête de la CPI.