Libye: HRW réclame une enquête urgente sur des « crimes de guerre » des pro-Haftar
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a réclamé mardi une enquête urgente sur de possibles « crimes de guerre » commis par les forces du maréchal Khalifa Haftar en Libye, en relevant les récentes « preuves apparentes de torture » et « d’exécutions sommaires ».
« Les Forces armées arabes libyennes (FAAL, pro-Haftar) devraient enquêter de toute urgence sur les preuves apparentes de torture, d’exécutions sommaires et de profanation de cadavres (…) commis par des combattants qui lui sont affiliés », écrit l’ONG de défense des droits humains dans un communiqué.
Selon HRW, des vidéos, « enregistrées et partagées sur les réseaux sociaux en mai 2020 », montrent des combattants, « que HRW a identifiés comme liés au maréchal Haftar », se livrant à de tels actes.
« La torture des détenus et l’exécution sommaire des combattants capturés ou qui se sont rendus sont des crimes de guerre », rappelle HRW.
Après avoir lancé en avril 2019 une offensive sur Tripoli, siège du gouvernement d’union (GNA) reconnu par l’ONU, les troupes du maréchal Haftar, homme fort de l’est libyen, ont dû battre en retraite à la suite d’une série de revers ces dernières semaines.
Ces combats aux portes de la capitale, dans un pays en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, ont fait des centaines de morts, dont des civils, et plus de 200.000 déplacés.
Dans leur retraite vers l’Est et le Sud, les pro-Haftar ont été accusés par le GNA d’avoir posé des champs de mines.
La mission de l’ONU en Libye (Manul) s’est aussi dit « horrifiée » après des informations sur la découverte d’au moins huit charniers à Tarhouna, dernier bastion des pro-Haftar dans l’Ouest, repris le 5 juin par les pro-GNA.
« Khalifa Haftar doit, de toute urgence, tenir ses forces responsables de tout crime de guerre commis », insiste Hanan Saleh, chercheuse de HRW pour la Libye.
La bataille de Tripoli a par ailleurs été marquée par une implication croissante de puissances étrangères: la Turquie auprès du GNA, les Emirats arabes unis, l’Egypte et la Russie dans le camp Haftar.
Outre les commandants des forces pro-Haftar, toutes les parties étrangères « sont tenues de respecter les lois de la guerre », signale HRW.