L’Egypte rapatrie 23 ressortissants maltraités en Libye
L’Egypte a rapatrié dans la nuit de mercredi à jeudi 23 de ses ressortissants qui travaillaient dans l’ouest de la Libye, après des accusations d’abus à leur encontre par un groupe armé loyal au Gouvernement d’union nationale (GNA), a indiqué une source sécuritaire.
Les 23 ouvriers sont arrivés à Marsa Matrouh, une station balnéaire dans le nord-ouest de l’Egypte, a précisé cette source à l’AFP.
Mercredi, le GNA avait annoncé l’arrestation des auteurs de mauvais traitements infligés à des Egyptiens dans une ville sous son contrôle.
La veille, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a appelé le GNA reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, à enquêter sur des maltraitances vis-à-vis de travailleurs égyptiens détenus par un groupe armé loyal au GNA à Tarhouna, à 65 km au sud-est de Tripoli.
Une vidéo circulant en Egypte avait montré des Egyptiens debout sur une jambe les mains levées au ciel. Elle avait déclenché la colère des responsables égyptiens.
Le 5 juin, les forces du GNA, soutenues par l’allié turc, ont pris le contrôle de l’ensemble de l’ouest du pays, après avoir chassé les troupes rivales du maréchal Khalifa Haftar de Tarhouna, leur dernier fief dans cette région.
Le maréchal Haftar, homme fort de l’est libyen, est lui appuyé notamment par l’Egypte. Son offensive lancée en avril 2019 pour s’emparer de Tripoli et en finir avec le GNA s’est soldée par un échec.
« La police judiciaire a identifié et appréhendé les personnes impliquées » dans les mauvais traitements et « s’apprête à les présenter au procureur », a indiqué le ministère de l’Intérieur du GNA dans un communiqué sur Facebook.
Les services de sécurité ont réussi mardi à localiser l’endroit où se sont déroulés les faits, a-t-il ajouté, sans préciser qui sont les « auteurs » de ces maltraitances.
L’Etat libyen décline sa responsabilité
Les Egyptiens « victimes de ce crime » ont été aussi identifiés et se trouvent actuellement « en sécurité et libres de leurs mouvements. Ils ont repris leur travail normalement », a poursuivi le ministère sans préciser ce « travail ». « Ils seront entendus sur les mauvais traitements subis. »
Les Egyptiens travaillent en Libye dans le bâtiment et l’agriculture surtout.
Dans la vidéo, les Egyptiens apparaissent comme forcés de répéter des insultes, proférées par les membres du groupe qui les détient, à l’encontre du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et du maréchal Haftar.
Pour le ministère de l’Intérieur du GNA, « ces comportements ne représentent pas l’Etat libyen, encore moins les valeurs et les traditions de son peuple ».
« Les divergences politiques entre Etats ne peuvent, en aucun cas, entacher les relations de bon voisinage et de fraternité » avec l’Egypte, a-t-il dit.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 après une révolte populaire, la Libye est plongée dans le chaos avec des conflits et des luttes de pouvoir.