Soudan: Omar el-Béchir jugé pour coup d’Etat, risque la peine de mort
L’ex-président soudanais Omar el-Béchir comparaît mardi devant la justice à Khartoum où il risque la peine de mort pour son coup d’État de 1989 contre le gouvernement démocratiquement élu du Premier ministre Sadek al-Mahdi.
Il s’agit d’un procès inédit dans le monde arabe, car jamais l’auteur d’un putsch réussi n’avait été jugé dans l’histoire récente.
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui avait renversé la monarchie en 1969 a été tué en août 2011, tandis que le despote irakien Saddam Hussein et l’autocrate égyptien Hosni Moubarak ont été jugés pour d’autres motifs. Quant à l’ex-président tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali, il s’était enfui en 2011 en Arabie saoudite.
M. Béchir sera dans le box des accusés avec 10 autres militaires et six civils, parmi lesquels ses anciens vice-présidents Ali Osman Taha et le général Bakri Hassan Saleh.
Après une instruction menée par le bureau du procureur, il sera jugé par une cour spéciale composée de trois juges.
« Omar el-Béchir et Bakri Hassan Saleh ont refusé totalement de coopérer lors de l’instruction mais ils seront présents au tribunal », a affirmé à l’AFP Moaz Hadra, un des avocats à l’origine de la procédure contre le dictateur déchu.
Son procès et celui de 16 co-accusés intervient alors que le gouvernement de transition post-révolutionnaire du Soudan a lancé une série de réformes dans l’espoir de rejoindre pleinement la communauté internationale.
Le Soudan s’est également engagé à livrer Béchir à la Cour pénale internationale (CPI) pour qu’il soit jugé pour crimes de guerre et génocide dans le cadre du conflit au Darfour en 2003-2004, qui a fait 300.000 morts et des millions de déplacés.