Afrique du Sud : Ramaphosa renforce la commission d’enquête anticorruption
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a amendé, mardi, les règlements de la commission mise en place pour enquêter sur les affaires de corruption sous l’ancien président Jacob Zuma (2009-2018).
Cet amendement vise à permettre d’accéder aux informations et aux preuves obtenues par les enquêteurs. Il vise aussi à améliorer le travail des enquêteurs et des procureurs et à accélérer le processus de poursuites contre les personnes impliquées dans la corruption sous l’administration Zuma.
Les enquêteurs de la commission étaient, jusqu’à présent, interdits de partager les informations obtenues dans le cadre de leur travail, même avec les agences chargées du respect de la loi.
Les nouvelles réglementations permettent désormais de partager des informations, des enregistrements ou des documents avec tout organisme d’application de la loi de l’Etat sud-africain.
La commission, dite Commission Zondi, a été mise en place pour faire la lumière sur le phénomène de « la Capture de l’Etat », qui renvoie sur les vastes détournements de fonds de l’Etat par des hommes d’affaires, des politiciens et des fonctionnaires.
La commission, présidée par le vice-président de la Cour constitutionnelle Raymond Zondo, a entendu des dizaines de ministres ou ex-ministres, élus, hommes d’affaires ou hauts fonctionnaires.
Englué dans de nombreux scandales politico-financiers, Zuma a été poussé à la démission en 2018 et remplacé par Ramaphosa, qui a promis d’éradiquer la corruption.
L’ancien chef de l’Etat, 79 ans, est soupçonné d’avoir généralisé le pillage des ressources de l’Etat, notamment en favorisant les affaires d’un sulfureux trio d’hommes d’affaires dont il est proche, les frères Gupta.
Les travaux de la commission Zondo doivent se poursuivre jusqu’en mars 2021.