Grand barrage du Nil : Le Caire accuse Addis-Abeba de « tergiversations »
Dans une lettre adressée à l’Union africaine, l’Egypte a exprimé son refus catégorique du début du remplissage du Grand barrage du Nil par l’Ethiopie. Le pays des Pharaons estime qu’Addis-Abeba a pris cette décision aux conséquences stratégiques grave pour le Soudan et l’Egypte, de manière unilatérale.
L’Egypte a condamné les propos de Sileshi Bekele, ministre éthiopien de l’Eau, de l’Irrigation et de l’Energie, qui a qualifié les termes de l’accord de principe entre les trois pays, supervisé par l’Union africaine, de « recommandations » non contraignantes pour l’Éthiopie.
En conséquence, l’Egypte et le soudan ont décidé de suspendre les réunions prévues sous l’égide de l’UA et plaident pour des consultations internes en vue de trouver un autre accord qui protège les intérêts des trois pays.
L’Afrique du Sud, qui assure la présidence de l’Union africaine (UA) a exhorté ce jeudi les pays en litige à « rester impliqués » dans les négociations, menacées de suspension par l’Egypte et le Soudan.
Les négociations entrent « dans une phase critique » et « nous voulons encourager » les parties « à se laisser guider par l’esprit de solidarité et de fraternité panafricaines », a souligné jeudi la ministre sud-africaine des Relations internationales, Naledi Pandor.
« Il est important que les parties fassent preuve de magnanimité et de compréhension mutuelle pour faire avancer le processus », a-t-elle poursuivi.
L’Egypte et le Soudan invoquent un « droit historique » sur le Nil, que leur garantit des traités conclus en 1929 et 1959. Mais l’Ethiopie s’appuie sur un traité de 2010 signé par six pays riverains du Nil et boycotté par l’Egypte et le Soudan, qui autorise des projets d’irrigation et la construction de barrages sur le fleuve.