Gabon: dates-clés depuis l’indépendance
Le 17 août 1960, le Gabon, ancienne colonie française, obtenait son indépendance. À l’occasion de ce soixantième anniversaire, retour sur les dates-clés du pays.
Indépendance
Le 17 août 1960, l’indépendance du Gabon, ancienne colonie française, est proclamée. En février 1961, Léon Mba devient président. Trois ans plus tard, il est déposé lors d’un coup d’Etat puis ramené au pouvoir par une intervention militaire française.
Omar Bongo au pouvoir 41 ans
En décembre 1967, à la mort de Léon Mba, Albert-Bernard Bongo accède au pouvoir. Il impose le Parti démocratique gabonais (PDG) comme parti unique et dirige d’une main de fer, profitant notamment de la manne pétrolière.
En 1973, converti à l’islam, il devient El Hadj Omar Bongo, auquel il ajoutera Ondimba, le nom de son père, en 2003.
Seul candidat, il est élu président en 1973, 1979 et 1986.
De janvier à avril 1990, de graves troubles sociaux tournent à l’émeute. En mai, le multipartisme est adopté, mais Omar Bongo remporte toutes les élections présidentielles (1993, 1998 et 2005) face à une opposition qu’il divise ou rallie à sa cause. Les scrutins sont contestés ou suivis de violences.
Ali Bongo, l’héritier
Le 16 octobre 2009, Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo décédé en juin, est investi président. Il avait été élu en août lors d’un scrutin contesté. Des violences post-électorales et pillages avaient secoué Port-Gentil (ouest), faisant plusieurs morts.
Rapidement, l’opposition dénonce une « dérive autoritaire » et une « personnalisation du pouvoir ».
En 2010 la justice française ouvre une enquête sur le patrimoine considérable amassé en France par Omar Bongo et d’autres chefs d’Etat africains (affaire des « biens mal acquis »).
Tensions sociales
En décembre 2014, de violents heurts opposent manifestants de l’opposition et forces de l’ordre, lors d’un rassemblement interdit réclamant le départ d’Ali Bongo.
Le régime, confronté à une crise économique à cause du plongeon des cours du pétrole à partir de 2014-2015, affronte des tensions sociales croissantes.
Etat civil contesté
En 2014, le journaliste français Pierre Péan affirme qu’Ali Bongo a falsifié son acte de naissance, dans son livre « Nouvelles affaires africaines », alors que la Constitution exige d’être né gabonais pour briguer la présidence.
Cette thèse, vigoureusement démentie par le pouvoir, affirme que le président est un enfant nigérian adopté par Omar Bongo pendant la guerre du Biafra, à la fin des années 1960.
La polémique a donné lieu à plusieurs procédures judiciaires en France et au Gabon. Une instruction est en cours à Nantes dans le cadre d’une plainte pour « faux » concernant l’acte de naissance déposé par sa demi-soeur.
Violences post-électorales
L’annonce de la réélection d’Ali Bongo Ondimba à la présidentielle d’août 2016 provoque des violences inédites au Gabon: manifestations contre le pouvoir, interpellations par centaines, Assemblée nationale incendiée, assaut des forces de sécurité contre le QG du rival du président sortant, Jean Ping.
Ces troubles font trois morts selon les autorités, une trentaine selon l’opposition.
Absence prolongée
Le 24 octobre 2018, Ali Bongo est victime d’un accident vasculaire cérébral en Arabie saoudite, qui l’affaiblit considérablement et le laisse absent de long mois, en convalescence à l’étranger puis au Gabon.
Le 7 janvier 2019, une tentative de coup d’Etat militaire échoue.
« Kevazingogate »
A partir de février éclate le « kevazingogate », la découverte d’un important trafic de bois précieux interdit d’exploitation, qui provoque un scandale politique et le blocage des exportations de bois, entraînant un remaniement ministériel.
Opération anticorruption
En novembre, le pays est secoué par une vague d’interpellations sur fond de soupçons de corruption et de malversations, qui commencent par le limogeage, puis l’incarcération, du chef de cabinet du président, Brice Laccruche Alihanga.
Le 5 décembre le fils aîné d’Ali Bongo, Noureddin Bongo Valentin, est nommé « coordinateur des affaires présidentielles ». Jean Ping dénonce une « monarchisation de la République ».