Transport aérien : L’IATA demande le rétablissement d’urgence de la connectivité aérienne du continent
L’Association du transport aérien international (IATA) a appelé à une « adoption harmonisée à travers l’Afrique », en vue d’un rétablissement de la connectivité aérienne du continent étant « essentiel pour reconstruire des économies en difficulté ». Et elle exhorte les gouvernements africains à progresser dans la mise en œuvre du ciel unique à l’échelle continentale (SAATM).
En juin dernier, l’Organisation de l’aviation civile Internationale (OACI) a publié des lignes directrices pour les compagnies aériennes, les aéroports, les équipages et le transport de fret, dans le cadre des mesures recommandées aux gouvernements pour mitiger les risques liés à la pandémie de Covid-19 et permettre un redémarrage du transport aérien.
« La priorité absolue et immédiate de l’aviation en Afrique » est la mise en œuvre de ces directives, a déclaré Muhammad Albakri, vice-président régional de l’IATA pour l’Afrique et le Moyen-Orient. « C’est la clé pour supprimer les restrictions sévères à la circulation qui ont immobilisé une grande partie de l’industrie du transport aérien du continent, et gravement affecté les emplois individuels et les économies nationales ».
Au 24 août, le Rwanda et le Kenya étaient les seuls États africains à s’aligner à 100% sur les recommandations du Groupe de travail sur le rétablissement de l’aviation (CART) du Conseil de l’OACI. D’autres États africains comme le Ghana et le Togo l’ont fait à plus de 90% tandis que la Gambie est à environ 81%. La mise en œuvre de normes mondiales est selon l’IATA essentielle dans cette crise, et essentielle pour rétablir en toute sécurité la connectivité aérienne à mesure que les frontières et les économies rouvriront.
L’IATA s’attend à ce que le redémarrage de l’aviation commence sur les marchés intérieurs, puis passe aux vols régionaux, aux vols long-courriers directs et enfin aux opérations de hub. L’Afrique « est fortement désavantagée en raison des limites sévères de la connectivité intra-africaine », explique son communiqué : « il manquera le coup de pouce économique de la connectivité régionale ». Le SAATM (Single Africa Air Transport Market) « est la solution », mais seulement dix États l’ont mis en œuvre complètement (Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Congo, Gambie, Ghana, Mozambique, Niger, Rwanda et Togo), sur 34 signataires qui représentent 75% du trafic passagers africain.
Plusieurs compagnies africaines sont au bord du gouffre et certaines ont déjà entamé des plans sociaux. C’est le cas de la Royal air Maroc qui a procédé à 140 licenciements, dont 65 pilotes, 59 salariés du personnel navigant commercial et 16 du personnel au sol.
(Avec air-journal.fr)