Rejet de la demande de transfert de prison de l’ex-président libérien Charles Taylor
Le Tribunal spécial résiduel pour la Sierra Leone a rejeté la demande de l’ancien président et chef de guerre libérien Charles Taylor, d’être transféré de sa prison britannique dans un autre pays pour le prémunir du coronavirus.
Charles Taylor, condamné en 2012 par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) siégeant à La Haye à 50 ans d’emprisonnement pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre civile (1991-2002) en Sierra Leone voisine, purge sa peine dans une prison britannique.
Il avait fait valoir qu’en raison de « l’épidémie massive de Covid-19 au Royaume-Uni », il était en danger de mort en détention et demandait à être transféré dans un « tiers pays sûr » sur le plan sanitaire.
Mais le Tribunal spécial résiduel pour la Sierra Leone, qui a pris en 2014 le relais du TSSL, a affirmé dans un communiqué lundi soir que Charles Taylor n’avait pas répondu à sa demande de « lui indiquer quels pays il considérait comme sûrs ».
Le Tribunal a relevé que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) n’avait déclaré « aucun endroit au monde exempt de Covid-19 ». Il a également jugé infondées les affirmations de Charles Taylor selon lesquelles sa prison serait surpeuplée.
Le Tribunal spécial résiduel avait déjà rejeté en 2015 sa demande de purger sa peine au Rwanda au motif que sa famille aurait rencontré des difficultés pour lui rendre visite en Grande-Bretagne.
Ex-chef de guerre devenu président du Liberia, Charles Taylor, a été condamné pour avoir aidé et encouragé une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone en fournissant armes, munitions et autres aides logistiques au Front révolutionnaire uni (RUF) en échange de diamants.
Il n’a en revanche pas été inquiété pour les atrocités commises dans son propre pays pendant la guerre civile (1989-2003).