RDC: 12 civils et un militaire tués dans « le triangle de la mort »
Douze civils et un soldat ont été tués dimanche soir dans une zone surnommée « le triangle de la mort » dans l’Est de la République démocratique du Congo, lors d’une attaque attribuée au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF), a indiqué lundi un responsable local.
« Le bilan s’est alourdi. Le chef du secteur nous a dit que douze personnes (civiles) ont été tuées », a déclaré à l’AFP l’administrateur du territoire de Beni (province du Nord-Kivu), Donat Kibuana.
Ce même responsable politico-administratif avait auparavant annoncé un bilan de dix civils et un militaire tués.
« La nuit d’hier (dimanche à lundi), l’ennemi est entré de l’est vers l’ouest. Il est arrivé à 400 mètres du bureau de secteur de Mbau », d’après Donat Kibuana.
« L’ennemi, ce sont les ADF », a-t-il ajouté, indiquant que « trois autres personnes sont blessées et plusieurs personnes (sont portées) disparues ».
Parmi les victimes, « il y a deux hommes et huit femmes », a déclaré de son côté le président de la société civile de Mbau, Omar Kalikia.
« L’attaque a commencé à 20h30 (18h30 GMT) et s’est terminée à 1h00 (23h00 GMT) », selon lui, ajoutant que « trois maisons ont été incendiées » et « tous les biens ont été emportés », dont des chèvres.
La zone surnommée « le triangle de la mort » est située dans la province du Nord-Kivu près de l’Ouganda, où les ADF sont tenus pour responsables de la mort de 570 civils depuis novembre 2019, selon des experts.
A l’origine des rebelles musulmans ougandais, les ADF sont l’un des groupes armés les plus meurtriers parmi les dizaines qui déstabilisent toujours l’Est de la RDC.
Les ADF se sont installés dans cette partie de la RDC dans les années 90. Ils n’ont pas attaqué l’Ouganda voisin depuis des années, vivant de trafics, comme les autres groupes armés.
Depuis avril 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par les jihadistes de l’Etat islamique.
Fin octobre, l’armée a lancé des opérations contre les fiefs des ADF, sans parvenir à faire cesser les massacres.
Depuis près de 30 ans, des dizaines de groupes armés congolais et des pays voisins (ougandais, rwandais, burundais) entretiennent la violence dans l’Est de la RDC.
Dans la province voisine du Sud-Kivu, près de 70 groupes armés ont signé la semaine dernière un « cessez-le-feu » au terme d’une rencontre avec le ministre délégué à la Défense Sylvain Mutombo.