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Accrochage frontalier entre soldats kényans et somaliens

Une fusillade a opposé samedi des soldats kényans à des soldats somaliens le long de leur frontière commune, après que les Kényans ont ouvert le feu pour disperser une manifestation hostile.

L’incident, qui s’est déroulé au niveau de la localité somalienne de Bulo Hawo (ouest de la Somalie), en face de la ville kényane de Mandera, a débuté par une manifestation d’habitants somaliens reprochant aux forces kényanes des exécutions extrajudiciaires.

« Les troupes kényanes ont ouvert le feu vers les manifestants somaliens qui s’étaient approchés de leurs positions sur la frontière et des troupes somaliennes stationnées à proximité ont alors ouvert un feu nourri. Cela a duré plusieurs minutes », a expliqué à l’AFP par téléphone un policier de Bulo Hawo, Mohamed Abdirahman.

Selon cette source, les manifestants reprochent à la police antiterroriste kényane d’avoir tué trois civils « enlevés la veille » dans la localité frontalière d’El Wak, plus au sud.

« Les manifestants ont été dispersés par les tirs des soldats kényans et les forces somaliennes positionnées près de là ont (alors) engagé une fusillade avec les Kényans », a rapporté à l’AFP un témoin Abdifatah Hassan.

Interrogé par l’AFP, un responsable sécuritaire kényan a confirmé les faits, sous couvert de l’anonymat.

« Il y a eu une fusillade à la frontière dans laquelle des (soldats de l’armée somalienne) SNA et des (soldats kényans) KDF ont échangé des coups de feu après un incident avec des manifestants. Les habitants de l’autre côté accusent les forces kényanes d’avoir tué trois civils qui ne sont pas des shebab », les insurgés islamistes radicaux somaliens, a expliqué le responsable.

Aucune des sources contactées par l’AFP n’a fait état de blessés ou de victimes dans cet accrochage.

Les shebab mènent régulièrement des attaques depuis la Somalie dans les localités kényanes situées de long de la longue frontière commune, malgré le déploiement de l’armée kényane.

Les relations entre le Kenya et la Somalie se sont détériorées ces 12 derniers mois, notamment à la faveur d’une crise politique dans cette région somalienne semi-autonome du Jubaland.

Le président du Jubaland, Ahmed Madobe, un allié du Kenya, a été réélu en août 2019 à l’issue d’une élection contestée, dont Mogadiscio a refusé de reconnaître le résultat.

Cette crise a attisé les tensions entre le Kenya et la Somalie, qui accuse son grand voisin du sud de s’ingérer dans ses affaires intérieures, notamment en soutenant Madobe.

Les tensions s’étaient accentuées en mars, lorsque de violents combats avaient opposé les troupes somaliennes à celles du Jubaland, toujours à Mandera.

(AFP)

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