Dossier. Election présidentielle en Guinée : 12 candidats et un climat politique explosif
La Guinée vote ce dimanche 18 octobre, premier tour de l’élection présidentielle. Celle-ci devrait se résumer à un face-à-face entre le président sortant, Alpha Condé, et le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo. Mais qui sont les personnalités qui concourent au scrutin du dimanche 18 octobre ?
OUSMANE KABA
Cet ancien proche d’Alpha Condé, économiste de formation, a été le premier responsable de l’opposition à se déclarer candidat, après une première participation en 2010 (0,5 % des voix). Plusieurs fois ministre, M. Kaba, 65 ans, a été exclu en 2016 du parti au pouvoir après avoir exprimé publiquement son désaccord avec M. Condé. En 2017, il a créé le Parti des démocrates pour l’espoir (Pades), surtout populaire dans les milieux urbains et éduqués, notamment dans l’est du pays, fief électoral du chef de l’Etat.
IBRAHIMA ABÉ SYLLA
Le président du parti Nouvelle Génération pour la République (NGR), 69 ans, formé en Côte d’Ivoire puis aux Etats-Unis, notamment en ingénierie électrique, a obtenu 3,23 % des voix en 2010. Originaire de la préfecture de Kindia (ouest), il a été élu député en mars 2020 lors d’un scrutin législatif boycotté par l’ensemble de l’opposition.
ABDOUL KABÉLÉ CAMARA
Longtemps compagnon de route de M. Condé, dont il a été l’avocat lors de son arrestation après l’élection présidentielle de 1998, sous le général Lansana Conté (1984-2008), M. Camara, 70 ans, a été ministre des affaires étrangères à la fin de la présidence Conté. Sous Alpha Condé, il a été ministre de la défense, puis de la sécurité, jusqu’en 2017. Après son départ du gouvernement, il a créé son parti, le Rassemblement guinéen pour le développement (RGD), en octobre 2018.
MAKALÉ CAMARA
Ministre de l’agriculture sous Lansana Conté, Mme Camara a été ambassadrice en France et au Sénégal avant de devenir ministre des affaires étrangères de M. Condé en 2016-2017. La candidate du Front pour l’alliance nationale (FAN) veut incarner un « réel changement » face aux « mastodontes » de la vie politique guinéenne.
MAKALÉ TRAORÉ
Ministre de la fonction publique sous Lansana Conté et directrice de campagne en 2010 de M. Condé, dont elle s’est éloignée, la présidente du Parti de l’action citoyenne par le travail (PACT) se définit comme la « candidate des femmes ». Juriste et économiste de formation, ancienne enseignante, active au sein de la société civile, elle dénonce la « mauvaise gouvernance » et les « injustices sociales ».
OUSMANE DORÉ
Ancien haut fonctionnaire de la Banque africaine de développement (BAD) et du Fonds monétaire international (FMI), cet ex-ministre de l’économie né en 1957 dirige le Mouvement national pour le développement (MND). Docteur en économie formé aux Etats-Unis, il se présente comme un « socio-libéral », défendant la « liberté d’entreprendre » et une plus grande justice sociale.
BOUYA KONATÉ
Agé de 40 ans, cet homme d’affaires spécialiste du secteur automobile dirige l’Union pour la défense des intérêts républicains (UDIR). Il a été ambassadeur itinérant du général Sékouba Konaté, chef du régime de transition militaire (janvier-décembre 2010), auquel il est apparenté. Par sa candidature, il veut « amorcer une dynamique de renouvellement de la classe politique » et souhaite « faire le nettoyage de l’administration publique ».
MANDIOUF MAURO SIDIBÉ
Ce médecin gynécologue de 69 ans, qui a effectué une partie de sa formation en France, est originaire de Mandiana, dans l’est du pays. Le candidat de l’Alliance des forces du changement (AFC) a aussi publié plusieurs livres.
ABDOULAYE KOUROUMA
Le président du Rassemblement pour la renaissance et le développement (RRD), élu député en mars, a affirmé vouloir porter à l’Assemblée nationale la voix de l’opposition, qui boycottait pourtant le scrutin.
LAYE SOULEYMANE DIALLO
A 37 ans, cet homme d’affaires qui se présente pour la première fois au suffrage universel veut lutter contre la corruption en utilisant les technologies les plus perfectionnées. « Ma chance est que je n’ai jamais dirigé la Guinée, je viens du milieu de la pauvreté, je connais les problèmes guinéens », explique le chef du Parti de la liberté et du progrès (PLP).