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Guinée: Opération ville morte inégalement suivi à Conakry

Conakry a inégalement suivi l’appel à une journée ville morte lancé par le principal adversaire du président guinéen pour protester contre ce qu’il considère comme l’usurpation par Alpha Condé de la victoire à la présidentielle.

 

L’appel du chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, a été quasiment ignoré dans le centre de la capitale et le quartier de Kaloum, qui a voté à plus de 51% pour le président sortant Alpha Condé le 18 octobre selon les chiffres officiels. Les grands marchés de Madina et du Niger ont été affectés, mais la plupart des magasins ont ouvert.

L’appel a été mieux suivi dans la banlieue, favorable à l’opposition, où de nombreux commerces sont restés fermés. Il a cependant été très loin de trouver la même résonance que les mots d’ordre lancés pendant un an pour faire barrage à un troisième mandat de M. Condé.

Après s’être mobilisée pendant des mois contre la perspective d’un troisième mandat de M. Condé, l’opposition doit trouver les voies de la contestation à présent que la Cour constitutionnelle a entériné la victoire de M. Condé et que tous les recours légaux sont épuisés en Guinée.

La Cour constitutionnelle a définitivement proclamé samedi M. Condé, 82 ans, vainqueur dès le premier tour, avec 59,5% des suffrages, contre 33,5% pour Cellou Dalein Diallo.

M. Diallo avait fait le choix de participer à la présidentielle, se démarquant d’une partie de ceux avec lesquels il avait combattu pendant un an une candidature de M. Condé.

Le camp de M. Diallo, déjà battu par M. Condé en 2010 et 2015, dénonce une « fraude à grande échelle ». M. Diallo assure que c’est lui qui a gagné en se fondant sur des données remontées du terrain.

Il avait appelé à suspendre toute activité à Conakry et dans sa banlieue lundi pour « protester contre le hold-up électoral ».

La candidature de M. Condé à un troisième mandat a provoqué des mois de manifestations durement réprimées et de violences qui ont fait des dizaines de morts civils depuis octobre 2019. M. Condé a fait adopter en mars une nouvelle Constitution pour, dit-il, « moderniser (les) institutions ».

Comme la précédente, la Constitution limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Mais, pour le pouvoir, son adoption a remis les compteurs à zéro.

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