Stress Hydrique en Afrique du Nord : Nouveau partenariat entre l’AFD et l’OSS
L’agence Française de Développement (AFD) et l’Observatoire du Sahara et du Sahel viennent de signer un nouveau partenariat pour la mise en place d’une initiative régionale intitulée « Stress hydrique et changement climatique en Afrique du Nord ».
Selon l’AFD, cette initiative intervient dans le cadre de la Facilité d’appui au dialogue de politiques publiques et citoyen financée par l’agence et pour laquelle une convention de recherche et de partenariat a été signée à Tunis avec l’OSS, organisation intergouvernementale à vocation africaine et disposant d’une expertise reconnue sur le sujet des ressources en eau et de changement climatique en zone aride et semi-aride.
L’objectif de cette initiative régionale sera d’alimenter pour une durée de 18 mois le dialogue de politiques publiques dans la région (Maroc, Algérie, Egypte, Libye et Tunisie) et d’encourager le partage de connaissances à une échelle régionale sur les enjeux et solutions permettant de faire face à ces défis.
L’initiative permettra la création d’espaces de dialogue sur le sujet avec la production de documents de synthèse par pays et à l’échelle régionale et la publication de documents de recherche dans les collections de l’AFD.
Selon Khatim Kherraz, secrétaire exécutif de l’OSS, établi à Tunis, les cinq pays concernés par ce projet sont tous en situation de stress hydrique ou de pénurie d’eau, que le changement climatique ne va pas améliorer, loin de là.
Dotée d’un climat naturellement aride ou semi-aride, l’Afrique du Nord subit d’ores et déjà les effets du changement climatique comme le stress hydrique exacerbé, la baisse des rendements agricoles ainsi que l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes.
D’après un récent rapport du Réseau méditerranéen des experts en environnement et changements climatiques (MedeCC), la zone subit une augmentation de températures à un rythme 20 % plus élevé que les moyennes mondiales, qui pourrait, sans action supplémentaire, atteindre +2,2°C dès 2040 et aller jusqu’à +3,8 °C dans certaines régions en 2100.
Pour l’AFD, le stress hydrique actuel, amené à s’aggraver, pourrait accroître les tensions entre les usages et les ressources conventionnelles renouvelables.
Elle estime qu’il apparaît dans ce contexte particulièrement opportun de s’interroger sur la potentielle contribution des ressources en eau non conventionnelles (en particulier la réutilisation des eaux usées traitées pour l’agriculture, le dessalement ou la déminéralisation des eaux et les eaux fossiles transfrontalières) et de détailler les conditions et les meilleures pratiques associées, ainsi que les éventuels risques, notamment environnementaux.
L’agence a noté que l’approche régionale apparaît très complémentaire des programmes déjà historiquement financés sur ce secteur par l’AFD dans les pays d’Afrique du Nord, notamment au Maroc et en Tunisie.