Coronavirus: le Royaume-Uni a commencé à vacciner massivement
Margaret Keenan, une grand-mère britannique de 90 ans, est devenue mardi la première patiente au monde à recevoir le vaccin Pfizer/BioNTech dans le cadre de la campagne de vaccination massive contre le nouveau coronavirus lancée par le Royaume-Uni,la première dans un pays occidental.
« Je me sens si privilégiée d’être la première personne à être vaccinée contre le Covid-19, c’est le meilleur cadeau d’anniversaire anticipé que j’aurais pu espérer », a déclaré sous les flashs des photographes cette patiente de l’hôpital de Coventry (centre de l’Angleterre), qui aura 91 ans la semaine prochaine.
« Cela signifie que je peux finalement envisager de passer du temps avec ma famille et mes amis dans la nouvelle année après avoir été seule durant une grande partie de l’année », a-t-elle ajouté, citée par l’agence de presse Press Association.
Pays le plus endeuillé d’Europe avec près de 61.500 morts, le Royaume-Uni est le premier dans le monde à avoir autorisé début décembre le déploiement du vaccin des laboratoires de l’alliance américano-allemande Pfizer/BioNTech, une célérité critiquée par certains scientifiques. Dans l’Union européenne, une décision est attendue d’ici à fin décembre tandis que la Russie a commencé à distribuer durant le week-end son propre vaccin, Spoutnik V.
« Cette journée marque une énorme avancée dans la lutte du Royaume-Uni contre le coronavirus », s’est félicité le Premier ministre conservateur Boris Johnson. « Mais la vaccination de masse prendra du temps », a-t-il mis en garde, appelant à continuer à respecter les restrictions en place.
En Angleterre, au Pays de Galles, en Ecosse et en Irlande du Nord, la priorité est donnée aux résidents et employés des maisons de retraite, une tâche compliquée par les défis logistiques liés au besoin de conserver le vaccin à -70 degrés, ainsi qu’aux soignants et aux plus de 80 ans.
Les autorités espèrent vacciner d’ici au printemps les neuf catégories prioritaires de personnes considérées comme les plus vulnérables, qui comprennent les plus de 50 ans, les soignants et les personnes à risque. Elles représentent 99% des décès.
La campagne qui s’ouvre, la plus grande jamais menée par le service public de santé, s’apparente davantage à « un marathon » qu’à « un sprint » dans ce pays de 66 millions d’habitants, a prévenu le directeur médical du service public de santé (NHS), Stephen Powis. La majorité de la population britannique devra attendre 2021.