Tchad : huit candidats contre Idriss Déby à la présidentielle
Neuf candidats s’affronteront le 11 avril pour la présidentielle au Tchad, a annoncé mercredi la Cour suprême, dont le sortant Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, ultra-favori face à une opposition morcelée et muselée, selon elle, par l’usage de la force.
La juridiction suprême, dans une décision lue publiquement, a recalé sept prétendants et retenu les dossiers de 10 candidats dont celui de Saleh Kebzabo, principal opposant et rival historique du président Déby, qui dirige ce pays d’Afrique centrale d’une main de fer depuis un coup d’Etat en 1990.
Mais M. Kebzabo avait annoncé lundi qu’il retirait sa candidature, dénonçant une « militarisation évidente du climat politique » au lendemain de la tentative d’arrestation d’un autre candidat déclaré, Yaya Dillo Djerou, dans un assaut meurtrier de la police et de l’armée contre son domicile de N’Djamena.
La Cour a rejeté notamment les candidatures de M. Dillo Djerou et de Succès Masra, jeune étoile montante de l’opposition, très critique à l’égard du régime, au motif, entre autres, que leurs partis n’étaient pas « légalement constitués ».
Avec huit rivaux le 11 avril, cet émiettement de l’opposition –opposition réelle ou de façade, selon les politologues– semble garantir une réélection confortable à M. Déby pour un 6e mandat, dans un scénario similaire à tous les précédents scrutins.
Les deux candidats qui ont, selon les experts, le plus de chances de récolter un nombre relatif de voix, sont Félix Nialbé Romadoumngar, officiellement « chef de file de l’opposition » parce qu’à la tête du parti comptant le plus de députés à l’Assemblée nationale loin derrière le tout-puissant Mouvement Patriotique du Salut (MPS) de M. Déby, et Théophile Bongoro Bebzoune.
Ce dernier, néophyte en politique, a été désigné récemment à la surprise générale candidat unique d’une coalition de partis d’opposition à la place de M. Kebzabo, coalition qui a éclaté depuis.