Somalie: les combattants pro-opposition se sont retirés de la capitale Mogadiscio
Les centaines de combattants pro-opposition qui contrôlaient depuis près de deux semaines certains axes et quartiers de Mogadiscio ont achevé leur retrait de la capitale somalienne vendredi, conformément à un accord conclu entre l’opposition et le gouvernement.
Le 25 avril, dans un regain de tension politique déclenché par la prolongation pour deux ans du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, des forces loyales à l’opposition – mélange de soldats de l’embryon d’armée nationale et de membres de milices d’hommes politiques – avaient gagné Mogadiscio, y prenant le contrôle de plusieurs quartiers.
Ces opérations avaient donné lieu à des échanges de tirs avec les forces gouvernementales, faisant trois morts.
Depuis jeudi soir, ces combattants pro-opposition ont quitté les tranchées qu’ils avaient creusées et retiré les barrages de sacs de sable qu’ils avaient érigés, puis ont rejoint un camp à l’extérieur de la capitale, d’où ils devaient ensuite regagner leurs bases ailleurs dans le pays.
« Nous avons remis hier et aujourd’hui au Premier ministre plusieurs positions où les forces étaient installées (…) Nous renvoyons nos forces en première ligne pour défendre le pays et son peuple », a déclaré le député de l’opposition Mahad Salad devant des journalistes présents dans le camp où se sont rassemblés les combattants pro-opposition.
Un de leurs commandants, le général de division Ali Araye Osoble, les a appelés à se « conformer aux instructions du Premier ministre » et à « coopérer pour que des élections justes et libres puissent avoir lieu dans le pays ».
« Je vous demande de revenir à vos postes et d’honorer vos engagements dans la lutte contre les (islamistes) shebab », a-t-il lancé.
Mercredi soir, l’opposition avait accepté de retirer ses combattants, à condition qu’il n’y ait pas de conséquence pour eux, dans le cadre d’un accord conclu sous l’égide d’un comité de médiation instauré par le Premier ministre.
Les tensions entre opposition et gouvernement se sont exacerbées avec l’annonce le 12 avril de la prolongation pour deux ans du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit « Farmajo », qui a expiré le 8 février sans que des élections aient pu être organisées.