Etat de siège dans l’Est de la RDC : l’ONU veut « clarifier » les rôles
La cheffe de la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) a dit mercredi vouloir « clarifier » le rôle de chaque acteur pendant l’état de siège décrétée par le président Félix Tshisekedi dans l’Est du pays.
La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU, Bintou Keïta, a rencontré les nouvelles autorités militaires de la province du Nord-Kivu à Goma, capitale provinciale. Mardi, deux généraux ont pris leurs fonctions à la tête du Nord-Kivu et de la province voisine, l’Ituri, où ils ont remplacé les gouverneurs civils.
Au cours de cette rencontre, « il a été question du partenariat entre le gouverneur et le vice-gouverneur et les collègues (de l’ONU) qui sont basés ici à Goma et ceux qui sont aussi basés à Beni », a déclaré à la presse la représentante onusienne.
« C’était pour nous présenter afin de pouvoir clarifier le rôle et les responsabilités de chacun vis-à-vis de l’accompagnement en particulier, et de comment les choses vont se passer durant cette période d’état de siège », a-t-elle expliqué.
Le président Tshisekedi a proclamé le 6 mai, pour une durée de 30 jours, l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu, où sévissent d’innombrables milices et groupes armés. Des officiers de l’armée et de la police ont été nommés et ont remplacé les autorités civiles dans ces deux provinces depuis quelques jours.
« Il semble qu’il y ait un regain d’espoir et nous espérons qu’avec les efforts qui seront faits, y compris avec la confiance et la contribution de la population, on arrivera à une situation qui sera améliorée par rapport à l’insécurité », a dit Mme Keïta.
La partie orientale de la RDC est en proie à des violences depuis près de 25 ans. Des dizaines de groupes armés de taille variable y sont encore actifs – 122, d’après un groupe d’experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST).
Plus importante mission de maintien de la paix dans le monde, la Monusco est présente en RDC depuis 1999. Elle compte environ 15.000 militaires et policiers, avec un budget annuel avoisinant un milliard de dollars.
Son travail est souvent critiqué et l’inefficacité d’une force d’intervention rapide de la Mission dans la région de Beni, où des rebelles d’origine ougandaise (les ADF) multiplient les attaques meurtrières ces derniers mois, est régulièrement dénoncée par une partie de la population.
La nomination d’officiers pour gérer le Nord-Kivu et l’Ituri a par ailleurs suscité les inquiétudes des défenseurs des droits de l’homme, craignant des exactions dont sont coutumiers certains militaires des forces armées congolaises (FARDC).