L’Ethiopie expulse le correspondant du New York Times
Les autorités éthiopiennes ont expulsé vendredi le correspondant dans le pays du New York Times, après avoir récemment révoqué sa licence pour sa couverture « déséquilibrée » de la guerre au Tigré (Nord), a-t-on confirmé de source officielle.
L’expulsion du journaliste irlandais Simon Marks a suscité la condamnation de Reporters sans frontières (RSF) qui a souligné qu’il s’agissait d’une première depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed en 2018.
Dans un article consacré à son expulsion, le New York Times précise que le journaliste a été convoqué jeudi par les autorités puis retenu pendant huit heures à l’aéroport d’Addis Abeba avant d’être embarqué sur un vol peu après minuit, vendredi.
L’accréditation de Marks a été révoquée quelques semaines après son retour d’une mission au Tigré en mars.
Le gouvernement a longtemps imposé un black-out total sur la guerre visant à renverser les autorités dissidentes du Tigré et de nombreux journalistes ou traducteurs éthiopiens travaillant pour des médias internationaux comme l’AFP, Reuters, la BBC ou le Financial Times, ont été inquiétés ou arrêtés ces derniers mois.
Des journalistes et des organisations de défense des droits de l’Homme sont toutefois parvenus à rendre compte des exactions et atrocités commises par des groupes armés dans la région, y compris par les soldats éthiopiens et les soldats érythréens combattant à leurs côtés.
Ces révélations ont accru la pression diplomatique internationale sur le Premier ministre, prix Nobel de la paix 2019 et candidat à un nouveau mandat lors d’élections repoussées deux fois et désormais prévues le 21 juin.