Macron à Kigali, un tournant dans l’histoire entre la France et le Rwanda
C’est la première visite du président français, qui entend tourner la page, après le rôle ambigu joué par la France au moment du déclenchement du génocide contre les Tutsis alors qu’elle était l’alliée du pouvoir hutu. Un moment historique pour ce pays de 12 millions d’habitants.
Le déplacement présidentiel s’annonce comme un tournant dans la relation entre la France et le Rwanda. Arrivé ce jeudi matin à Kigali, la capitale de ce pays d’Afrique de l’Est, Emmanuel Macron a l’ambition de normaliser les relations empoisonnées depuis plus d’un quart de siècle par le rôle joué par la France dans le génocide des Tutsi de 1994.
Une semaine avant ce court déplacement au « pays des mille collines », qui s’ouvre dans un climat d’optimisme aussi bien à Paris qu’à Kigali, Emmanuel Macron avait déjà affirmé qu’il aura « à coeur d’écrire une nouvelle page » entre la France et le Rwanda, deux pays qui, selon son homologue Paul Kagame, « ont désormais l’opportunité » de « créer une bonne relation ».
Se rendre au Rwanda est « un acte particulièrement fort pour le président de la République » et « c’est le signe, je crois, d’une mémoire pacifiée, d’une relation renouée », a souligné le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal mercredi.
Emmanuel Macron aura à trouver les mots justes dès son arrivée jeudi matin à Kigali pour son premier déplacement lointain depuis le début de la crise du Covid-19. Il se rendra directement au Mémorial du génocide, situé à Gisozi, un quartier de la capitale, où sont inhumés les restes de plus de 250.000 victimes.
Au cours de ce moment de « solennité particulière » selon l’Elysée, il prononcera un discours très attendu en s’adressant notamment aux « rescapés » de ce génocide qui a fait plus de 800.000 morts, essentiellement au sein de la minorité tutsi, entre avril et juillet 1994.