RDC. Au moins 39 morts dans deux nouvelles attaques dans le nord-est
Au moins trente-neuf personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi dans l’attaque de deux villages du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).
« Au moins 20 civils ont été tués au village de Boga et au moins 19 au village de Tchabi en (territoire d’Irumu dans la province de l’Ituri) dans la nuit d’hier (dimanche) à aujourd’hui »(lundi), a indiqué le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST).
Les assaillants y ont pris pour cible le site de déplacés de Rubingo, non loin du centre de Boga, selon ces sources, précisant que les corps étaient encore en train d’être comptabilisés.
Parmi les victimes de l’attaque de Tchabi se trouve la femme du responsable de la chefferie de Banyali-Tchabi, a indiqué par ailleurs le KST.
Un responsable de la société civile locale a attribué ces tueries aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). La région est cependant aussi marquée par de forts antagonismes entre ethnies locales.
Pour les deux responsables locaux précités, « il est difficile d’attribuer ces attaques aux ADF » étant donné que d’autres conflits à caractère ethnique couvent, selon eux, dans la zone, notamment entre les Nyali et les Banyabwisa. Ces derniers sont des Hutu congolais d’origines rwandaises.
Les deux villages attaqués, distants d’environ 10 km, sont à la limite entre le Nord-Kivu et l’Ituri, dans une zone, frontalière avec l’Ouganda, où les ADF sont réputés actifs.
D’après ces deux responsables, le site de déplacés de Rubingo attaqué abrite des Nyali, tandis qu’un autre site situé à environ 400 mètres, occupé majoritairement par les Banyabwisha, a été épargné, alimentant localement les spéculations sur l’identité des assaillants.
L’armé a confirmé les attaques, sans plus de détails.
Province aurifère à la frontière avec l’Ouganda et le Soudan du Sud, l’Ituri a longtemps été une région troublée par les violences et les massacres au cours des trois dernières décennies.
Entre 1999 et 2003, un conflit communautaire avait fait des dizaines de milliers de morts. Des membres des communautés Lendu et Hema s’étaient entretués par milices interposées jusqu’à l’intervention en 2003 de la Force européenne Artémis, sous commandement français.