Tunisie: l’ex-candidat à la présidentielle Nabil Karoui en grève de la faim
Nabil Karoui, chef d’un parti libéral arrivé second à la présidentielle de 2019 en Tunisie, a été hospitalisé trois jours après avoir entamé une grève de la faim pour protester contre son maintien en détention provisoire, a indiqué mardi une source judicaire.
« Le médecin a demandé que M. Karoui soit transféré à l’hôpital en raison de son état de santé » et il subit des examens après avoir été admis lundi soir, a déclaré à l’AFP le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis, Mohsen Dali.
M. Karoui, 57 ans, chef du parti Qalb Tounès membre de la coalition gouvernementale, proteste contre son maintien en détention provisoire au-delà des délais légaux dans le cadre d’une enquête pour blanchiment, et réclame sa libération.
Selon le parti, M. Karoui est détenu de façon « illégale » depuis l’expiration le 5 mai de la durée maximale de détention provisoire, qui est de six mois en Tunisie, et ne peut être prolongée que sur décision d’un juge.
Fondateur de la principale chaîne privée tunisienne Nessma TV, qui appartient en partie à Silvio Berlusconi, M. Karoui est poursuivi depuis 2017 dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent et fraude fiscale.
Il avait été arrêté en 2019 et avait alors passé plus d’un mois en prison en pleine campagne électorale, ce qui avait laissé craindre une instrumentalisation de la justice.
Libéré, il a été de nouveau été arrêté en décembre dernier, et se trouve depuis en détention préventive pour la même affaire.
M. Karoui, dont le programme pour la présidentielle était axé sur l’anti-islamisme et la lutte contre la pauvreté, avait été largement battu par Kaïs Saied, universitaire néophyte en politique, sur fond de rejet des élites au pouvoir depuis la révolution de 2011.