Cour pénale internationale: Fatou Bensouda critique les États-Unis avant de passer la main à Karim Khan
Fatou Bensouda passera la main mercredi au Britannique Karim Khan, après avoir occupé pendant neuf ans, le poste de procureure de la Cour Pénale internationale.
Le spécialiste reconnu, en matière de justice internationale, a de nombreux défis à relever après des échecs essuyés par celle qui l’a précédé, Fatou Bensouda, en particulier en Afrique. Elu pour mener la lutte contre l’impunité des crimes graves, Karim Khan va devoir faire oublier les revers de Fatou Bensouda, à un moment clé pour la Cour.
Elle a fait l’objet d’une interdiction de voyager en mars 2019, et 18 mois plus tard d’un gel de tous ses avoirs basés aux États-Unis. A quelques heures de son départ, la Gambienne est revenue cette période.
« En premier lieu, je pense effectivement que c’était une erreur, vraiment une ligne rouge a été franchie pour sanctionner, non pas Fatou Bensouda personnellement, mais pour sanctionner le procureur de la Cour pénale internationale alors qu’elle essaie de faire le travail qu’elle est mandatée pour faire. Donc, pour moi, cela ne devrait pas se produire. Cela n’aurait pas dû se produire. », a déclaré la procureure de la CPI.
Si les sanctions ont été levées en avril, des désaccords persistent toujours entre la CPI et les Etats-Unis, à en croire le secrétaire d’Etat américain. Pour Bensouda, l’action de la Cour Pénale Internationale ne doit pas avoir de limites.
« Et j’ai toujours dit, depuis que je suis ici à la CPI, j’ai toujours dit que nous irons là où les preuves nous mènent. S’il existe des preuves que ces crimes qui relèvent de la compétence de la CPI, peu importe où ils se produisent, la CPI examinera ces cas. Et je pense que nous l’avons maintenant démontré. Nous avons démontré que ce sont vraiment les preuves qui comptent, et non pas parce que la CPI a l’intention d’avoir des affaires uniquement en Afrique. »
Incapable de faire arrêter l’ancien chef d’État soudanais, Omar el-Béchir, la procureure gambienne a terminé son mandat sur un échec cuisant: le blanchiment définitif de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, en mars dernier, après dix années de procédure. Toute l’organisation du bureau du procureur – 300 personnes – est à revoir, selon un rapport d’audit publié à la fin de l’année dernière.
(Avec Africanews)