L’Ethiopie va procéder à un 2e remplissage du barrage de la Renaissance
L’Éthiopie a réitéré son intention de procéder au deuxième remplissage du « Barrage de la Renaissance », soulignant qu’il n’y aura aucun changement à cet égard.
C’est ce qui ressort des déclarations du ministre éthiopien de l’Irrigation, mardi, en conjonction avec une réunion ministérielle arabe, tenue à la demande de l’Égypte et du Soudan.
Les propos du ministre éthiopien interviennent à la suite de l’appel de ministres arabes à Addis-Abeba l’incitant à s’abstenir de prendre des mesures unilatérales qui nuiraient aux intérêts hydrauliques de l’Égypte et du Soudan », et au lendemain des menaces du Caire de recourir au Conseil de sécurité, si ce qu’il qualifiait « d’obstination éthiopienne » persistait dans le dossier de la crise du barrage.
Le ministre éthiopien de l’Eau, de l’Irrigation et de l’Énergie, Seleshi Bekele, a déclaré à l’issue d’une réunion du Conseil des Ministres des pays du bassin du Nil oriental, mardi, que « rien ne changera concernant le remplissage du barrage car il est conforme à la construction en la prochaine saison des pluies ».
« Le deuxième remplissage du barrage se poursuivra et cela n’a rien à voir avec une quelconque affaire. C’est très clair pour tous les pays riverains (l’Égypte et le Soudan), et rien ne changera par rapport à cela. Nous continuerons à travailler en vertu de ce qui a été décidé », a-t-il ajouté.
Les ministres arabes des Affaires étrangères ont exprimé à l’issue d’une réunion à Doha « leur grande inquiétude face à l’annonce faite par l’Éthiopie quant à son intention de démarrer la deuxième phase de remplissage du réservoir du barrage pendant la saison des pluies, cette année (juillet et août), sans parvenir à un accord sur le remplissage et l’exploitation du barrage ».
De son côté, le ministère éthiopien des Affaires étrangères s’est dit « alarmé » face à cette position et en la « rejetant totalement ».
Pour sa part le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déclaré dans une interview à la chaîne qatarie « Al-Jazeera », que son pays demanderait la convocation du Conseil de sécurité de l’ONU, si « l’obstination éthiopienne » persiste dans le dossier du barrage de la Renaissance, dont les négociations sont bloquées depuis des mois.
Addis-Abeba insiste sur le remplissage du barrage en juillet et août, sans conclure un accord avec Le Caire et Khartoum. L’Egypte et le Soudan rejettent une telle démarche et insistent sur la nécessite de parvenir à un accord tripartite, pour s’assurer que leur part annuelle de l’eau du Nil ne soit pas affectée.