Mozambique. Début du procès des accusés dans la spectaculaire affaire « Tuna bonds »
Le fils de l’ex-président mozambicain, Ndambi Guebuza et 18 autres personnes sont jugés dans le cadre de l’affaire des « Tuna bonds ». Ils sont accusés de détournèrent de de 2 milliards de dollars (1,5 milliard de livres sterling).
Ndambi Guebuza, fils de l’ancien président Armando Guebuza, et les autres sont accusés de chantage, détournement de fonds et blanchiment d’argent. Ils n’ont pas encore commenté les accusations.
Le plus grand scandale de corruption au Mozambique a conduit les donateurs, dont le FMI, à réduire les financements pour le pays et l’économie à s’effondrer.
Le procès se déroule dans une grande tente en toile dans l’enceinte d’une prison à sécurité maximale à la périphérie de la capitale, Maputo.
Les salles d’audience de la ville ont été jugées trop petites pour les dizaines d’avocats, 70 témoins et 250 professionnels des médias qui ont été accrédités pour y assister.
De quoi s’agit-il ?
Selon le Financial Times qui révélé l’affaire, des crédits reçus entre entre 2013 et 2015 par des sociétés étatiques devaient notamment financer le développement de la pêche au thon – d’où le nom de l’affaire – et des équipements de surveillance.
Problème: le parlement et le public mozambicains n’étaient pas au courant. Et plusieurs acteurs de ce système sont accusés d’en avoir profité pour se servir dans ces fonds. Crédit Suisse n’était pas le seul à participer à ce montage qui s’est élevé à 2 milliards de dollars. La banque russe VTB Capital y a aussi contribué. Les banques ont structuré ces prêts ou obligations mais ne les ont pas financés elles-mêmes. Elles n’ont donc pas perdu d’argent. Les fonds venaient d’investisseurs internationaux, y compris d’organisations internationales.
Lorsqu’il est apparu que le gouvernement avait emprunté l’argent en secret, le Mozambique, qui dépend de l’aide internationale et est l’un des pays les plus pauvres du monde, a été précipité dans la pire crise financière de son histoire, les donneurs ayant suspendu leur aide.
au moins dix personnes dont Ndambi Guebuza, fils de l’ex-président Armando Guebuza, Inês Moiane, ancienne secrétaire privée d’Armando Guebuza, et Gregorio Leao, ancien chef des services de sécurité nationale, sont détenues en raison de leur rôle présumé dans le scandale.
L’ancien ministre des Finances Manuel Chang est détenu en Afrique du Sud depuis décembre à la demande des autorités américaines. Il est accusé d’avoir touché 17 millions de dollars de pots-de-vin.