RDC. Le Bombé, la nouvelle drogue qui ravage les jeunes de Kinshasa
Les autorités congolaises se sont inquiétées, ce week-end, face à la consommation par les des jeunes de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa, d’une drogue artisanale fabriquée sur la base des résidus du catalyseur de l’échappement des véhicules.
Le président de la République, Felix Tshisekedi, a attiré l’attention des membres du Gouvernement sur ce phénomène inquiétant qui sévit depuis quelques semaines et qui touche la jeunesse congolaise.
« A Kinshasa, des jeunes s’adonnent à la consommation d’une drogue baptisée [Bombé]. Cette substance fortement toxique et dangereuse pour le cerveau serait constituée à base d’un mélange de résidus provenant de tuyaux d’échappement, de chanvre, de fond de teint et d’autres composantes », a déclaré le président Tshisekedi cité dans le compte-rendu de la réunion du conseil des ministres, rendu public samedi à Kinshasa.
« La toxicité de cette substance est actuellement étudiée par une Commission spécialisée du ministère de la Santé », d’après le président congolais.
Tshisekedi a invité tous les ministères sectoriels à « tout mettre en œuvre afin de trouver des solutions idoines quant à la prise en charge et à l’encadrement des jeunes victimes de ces substances dangereuses ».
« il convient de garder à l’esprit que ce phénomène de société en appelle à la responsabilité collective de toute la Nation », ajoute-t-il.
Drogue bon marché aux effets très puissants, « Bombé » rabougrit ses consommateurs dans la capitale Kinshasa qui se font appeler « zombies », car dorment debout en plein jour, se grattent, pleurent ou sont hilares, d’après des image partagées sur les réseaux sociaux et devenues virales.
« C’est une urgence, une catastrophe de santé publique. On aura la délinquance juvénile qui va augmenter, le viol, le banditisme, la violence sexuelle. C’est un phénomène compliqué », a déclaré auprès à l’Agence Anadolu, Patrice Milambo, directeur du programme national de lutte contre les toxicomanies et les substances toxiques (PNLCT).
Ce stupéfiant est apparu à Kinshasa depuis 2019, mais la proportion de ceux qui en consomment a augmenté au fil des mois. Les mécaniciens sont les grands pourvoyeurs de cette drogue, à l’insu des propriétaires des automobiles, selon la police.
(avec Agence Anadolu)