Etude. Comment le retard sur la vaccination pourrait plomber le PIB mondial
Selon une étude du centre de recherche The Economist Intelligence Unit (EIU), les Etats trop « lents » pourraient perdre jusqu’à 2.300 milliards de dollars. Les pays d’Afrique sub-saharienne devraient perdre 2,9% de PIB.
Selon une étude du centre de recherche The Economist Intelligence Unit (EIU), publiée mercredi 25 août : « les pays qui auront vacciné moins de 60% de leur population à l’horizon mi-2022 enregistreront au total des pertes de PIB de 2.300 milliards de dollars, sur la période 2022-2025« , soit une somme qui correspond à peu près au PIB annuel d’un pays comme la France.
Les pays émergents vont assumer les deux tiers de ces pertes , ce qui va ralentir leur rattrapage économique avec les pays plus développés, alimenter la pauvreté et augmenter le risque de troubles sociaux dans ces zones, avertit l’EIU dans sa note. Ainsi, sur la période 2022-2025, les pays d’Afrique sub-saharienne devraient perdre 2,9% de PIB par rapport aux prévisions à cause de la lenteur de la campagne de vaccination, contre seulement 0,1% de perte de PIB pour les pays d’Europe de l’Est. En volume, c’est la région Asie-Pacifique qui sera la plus pénalisée par la lente vaccination, avec 1.700 milliards de dollars de pertes de PIB, toujours sur la même période.
L’inégalité dans l’accès aux vaccins va également retarder la reprise économique des pays pauvres, qui mettront bien plus de temps à retrouver leur niveau d’avant crise que les pays riches, prédit l’EIU.
Pour Agathe Demarais, directrice des prévisions mondiales de l’EIU et auteure de l’étude, il y a « peu de chance » que l’écart dans l’accès aux vaccins soit « comblé » car « malgré des communiqués de presse flatteurs, les dons des pays riches couvrent seulement une fraction des besoins ». Le dispositif international Covax, destiné à garantir aux pays défavorisés un accès équitable aux vaccins, « a échoué », malgré ses « (modestes) attentes », a-t-elle ajouté.
(avec Capital.fr)