Le Sénégal croule sous sa production d’oignons
Le Sénégal croule sous sa production d’oignons, ce qui fait chuter les prix et entraine des pertes de récoltes. L’oignon, dont le Sénégal produit 450 000 tonnes (t) par an, arrive en tête de la consommation et de la production maraîchères au Sénégal mais l’oignon importé est souvent préféré pour sa meilleure qualité à l’oignon local par les consommateurs. Ainsi, près d’un tiers de la production nationale est habituellement perdue chaque année.
Par conséquent, le prix du filet de 25 kilos a chuté, passant de FCFA 8 000 ou 9 000 (€ 12 – 13) il y a quelques mois à FCFA 4 500 ou 5 000 (environ € 7) et beaucoup moins si une partie du lot est défraîchie.
Pour expliquer la faible qualité de l’oignon local les spécialistes invoquent la qualité discutable des semences mais aussi la propension à récolter les oignons trop tôt et donc trop humides, pour les vendre avant les concurrents. Sans oublier les carences en capacités de stockage et le manque de chaine de froid.
Les fêtes du Ramadan en mai et de la Tabaski (Aïd al-Adha local) en juillet « n’ont malheureusement pas permis d’écouler les stocks des invendus« , explique Boubacar Sall, président du collège national des producteurs d’oignons au Sénégal à l’AFP. Certes, les importations sont suspendues depuis janvier, « mais on a importé des producteurs marocains, chinois etc, qui eux, ont des moyens costauds de production et de conservation ».
Il réclame la mise en oeuvre d’une régulation de l’agriculture au Sénégal pour rééquilibrer le statut des petits producteurs, « en proie à une concurrence déloyale de la part des grands », aux rendements trois fois supérieurs.
Le consommateur, lui, se félicite de la situation. « Au lieu d’acheter un kilo d’oignon à FCFA 400, on l’achète à FCFA 100 ou 150, ça nous permet de faire des économies« , dit une consommatrice.