Guinée: la Cédéao sanctionne les auteurs du putsch
Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont annoncé des sanctions ciblées contre les auteurs du coup d’Etat en Guinée et appelé à des élections au plus tard dans six mois, réclamant une transition « très courte ».
Les 15 chefs des Etats membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis toute la journée à Accra pour décider de leur réponse au putsch contre Alpha Condé le 5 septembre, « ont insisté pour que la transition (militaire) soit très courte », à déclaré à la presse le président de la Commission de la Cédéao, Jean Claude Kassi Brou.
« La transistion ne devrait pas durer plus de six mois. Dans six mois, il faudrait organiser des élections », a-t-il précisé.
La Cédéao a également décidé de geler les avoirs financiers des nouveaux dirigeants du pays et des membres de leurs familles, et de leur imposer des interdictions de voyager.
L’organisation d’Afrique de l’Ouest avait déjà suspendu la semaine dernière la Guinée de ses instances et dépêché le 10 septembre à Conakry une mission qui a pu rencontrer le chef des putschistes, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, ainsi que M. Condé, 83 ans, renversé et arrêté cinq jours auparavant.
La ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchwey, qui a dirigé la mission à Conakry, avait souligné mercredi que les putschistes n’étaient pas encore en mesure de fixer un calendrier pour la transition vers une restitution du pouvoir à des dirigeants civils élus.
Le lieutenant-colonel Doumbouya n’a rien dit jusqu’ici sur le possible contenu de cette transition, sa durée, quel rôle les militaires y joueraient, ni comment seraient organisées des élections.
« Le seul calendrier qui vaille est celui du peuple guinéen qui a tant souffert », a-t-il déclaré mardi lors de la première journée de concertation. Il a exprimé sa volonté d’une démarche « inclusive » consistant à recueillir les propositions du plus grand nombre pour cette transition.