Le retrait des Casques bleus gabonais de la RCA au centre d’une rencontre entre Bongo et Touadéra
Le chef de la République centrafricaine (RCA), Faustin-Archange Touadéra, a été reçu en audience, mercredi, à Libreville par son homologue gabonais, Ali Bongo. Le retrait des Casques bleus gabonais de la RCA par l’ONU était au centre de leurs discussions.
« Le renforcement de la coopération bilatérale et multisectorielle entre Libreville et Bangui, les questions sécuritaires au sein de l’espace sous régional et le retrait par l’ONU des troupes gabonaises ont été les principaux points abordés », lors de la rencontre entre Ali Bongo et Touadéra à Libreville au Gabon, a annoncé la présidence gabonaise.
Le 15 septembre dernier, l’ONU a ordonné le retrait des quelque 450 Casques bleus gabonais de sa force de maintien de la paix en Centrafrique après des accusations d’exploitation et d’abus sexuels sur lesquels le gouvernement gabonais et les Nations Unies ont annoncé l’ouverture d’une enquête.
« Répondant aux questions des journalistes sur les allégations d’abus sexuels à l’origine du retrait du contingent gabonais, le Président Touadéra a déclaré que son pays n’avait pas été associé à cette décision et que son gouvernement n’était pas informé sur les éléments qui sous-tendent cette éviction », des Casques bleus gabonais de la RCA, a souligné la présidence centrafricaine dans un communiqué.
« Comme ce sont des faits qui se sont produits en République centrafricaine, nous avons demandé à ce que nous soyons dorénavant impliqués dans les enquêtes qui sont en cours que cela soit du côté des Nations Unies ou du côté gabonais pour en savoir un peu plus. Mais, nous n’étions pas associés dans les faits, les vérifications », a souligné le Président Touadéra lors de son point de presse dans la capitale gabonaise.
Faustin-Archange Touadéra a également affirmé à Libreville que la justice de son pays n’avait reçu aucune plainte visant des Casques bleus gabonais, accusés par l’ONU d’exploitation et d’abus sexuels sur cinq filles.
Les accusations d’agressions sexuelles « ne sont aujourd’hui pas fondées », avait déclaré dans un tweet, le 7 octobre courant, Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence gabonaise.
« Depuis 2015 (…) ce sont 32 allégations d’exploitation et d’abus sexuels que nous avons enregistrées concernant 81 présumés auteurs de la République du Gabon, tous militaires des contingents actuellement ou anciennement déployés au sein de la MINUSCA », avait précisé, pour sa part, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Il avait ajouté que « six de ces allégations ont été étayées par une enquête ».
En Centrafrique, la MINUSCA a été déployée par l’ONU en avril 2014 pour tenter de mettre fin à la guerre civile qui a suivi un coup d’Etat l’année précédente contre le Président François Bozizé.
(Agence Anadolu)