Burkina: une province entière « privée d’écoles » à cause des jihadistes
La province de la Tapoa dans la région de l’Est du Burkina Faso, est « privée d’écoles et coupée » du reste du pays en raison de la présence des groupes jihadistes, a affirmé vendredi à Ouagadougou un jeune ressortissant de cette zone.
« Depuis lundi, toutes les écoles de la province de la Tapoa sont fermées », a déclaré lors d’une conférence de presse Marcel Ouoba, porte-parole d’un mouvement de jeunes de la région.
« L’administration, qui était quasi inexistante dans plusieurs communes de la province, est aujourd’hui en train vouloir de rejoindre Fada N’Gourma », le chef-lieu de région de l’Est, a-t-il ajouté. Elle est actuellement basée à Tapoa, deuxième plus grande commune du pays, qui porte le même nom que la province.
Mais il est « impossible » au préfet et ses services de quitter la ville, « car les terroristes sont devenus maîtres des lieux et contrôlent toutes les entrées et les sorties à la recherche des forces de défense et de sécurité, de fonctionnaires, d’élèves et de plusieurs leaders de communautés », selon Marcel Ouoba.
Le maire d’une commune de la province a, sous couvert d’anonymat, confirmé « la fermeture des établissements scolaires » dans plusieurs localités, citant Kantchari, Logoubou et Botou. « La situation sécuritaire du moment dans notre région sème une psychose généralisée dans la plupart des milieux », a-t-il ajouté.
Forte de huit communes, la province de la Tapoa est « coupée » du reste du pays, car elle est devenue « le nid des terroristes », a affirmé Marcel Ouoba, ajoutant: « Toute une province de plus de 14.572 Km2 est entre les mains de forces du mal ».
« Les villages ont été successivement occupés par les terroristes au vu et au su de tous. Aujourd’hui, l’Etat ne contrôle plus rien dans la province », selon lui. « On a besoin de secours humanitaires pour les populations restés sur place. Que nos écoles rouvrent et que l’Etat réoccupe les locaux de l’administration », a-t-il plaidé.
Selon un bilan officiel, communiqué début octobre par le ministère de l’Education, 2.244 écoles soit 10,85% des établissements scolaires, sont fermées dans l’ensemble du pays du fait de l’insécurité.