Reportage. Diapo. Saint Louis, le joyau de la Teranga impacté par la covid (P.1)

Saint-Louis, au nord du Sénégal, est une ville particulièrement touchée par les conséquences de la crise induite par la covid. Plongée dans les entrailles de cette ville au passé glorieux et à l’avenir incertain.

 

A 200 km au nord de la capitale Dakar, se niche la ville de Saint-Louis. Sa situation géographique à l’embouchure du fleuve Sénégal et sa proximité avec la frontière Mauritanienne, en a fait une ville stratégique convoitée par les Anglais et le Français qui y restèrent jusqu’à l’indépendance du Sénégal en 1960. 

Son patrimoine architectural et culturel est tel que Saint-Louis du Sénégal est classée depuis l’an 2000 au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Son célèbre pont Faidherbe qui la relie au continent date de 1865. est l’œuvre du Gouverneur Louis Faidherbe, officier du génie sorti de Polytechnique en France. 

 

 

 

 

Célèbre étape d’abord des navires européens de la traite négrière , puis de l’aéropostale de Mermoz ou Saint-Exupéry, l’île de Saint-Louis conserve d’importants témoignages de son prestigieux passé.  

 

 

Pour découvrir un brin de l’histoire de l’aéropostale, il faut visiter l’hôtel De La Poste situé au cœur de Saint-Louis. Un établissement touristique qui fait office également de musée témoignant des premiers vols commerciaux de l’histoire et un premier courrier aérien datant de 1919 partant de Toulouse à Casablanca. 

 

 

 

Avec ses bâtisses coloniales dont le style ressemble étrangement à celui des maisons de La Havane, ses ruelles étroites, ses échoppes colorées où on peut acheter ce qui se fait de meilleur dans l’artisanat sénégalais, Saint-Louis attire depuis de décennies de touristes à la recherche d’exotisme.  

Cependant, le patrimoine architectural de la vieille ville se dégrade fortement, et certains habitants luttent contre les projets de construction contraires à l’architecture locale.

 

Or, depuis le débit de la pandémie du covid-19, les touristes ont se font attendre et commerces et hôtels tournent au ralenti. “ Des dizaines de personnes sont plongé dans la précarité. Nous sommes passé en mode survie et on gagne notre pain quotidien difficilement”, se plaint Omar, un jeune vendeur ambulant de souvenirs.  

 

 

 » Nous n’avons pas beaucoup souffert de la pandémie du covid. Ici, le paludisme est une maladie qui frappe annuellement des milliers de personnes, et ses symptômes ressemblent à ceux du covid-19. En Afrique, les gens savent vivre sans paniquer avec les pandémies », nous lance sur un ton amusé Fatim-Zahra, 20 ans, une Maroco-sénégalaise native de Saint-Louis.

 

 

Malgré la crise, les habitants scrutent avec attention le retour des touristes et les retombées de l’exploitation d’une important gisement de gaz découvert au large de Saint-Louis. Cependant, Saint-Louis figure parmi les villes africaines les plus exposées à la montée des eaux en raison de l’érosion côtière provoquée par les inondations marines et fluviales. Une situation qui a fragilisé la population qui vit de la  pêche et poussé des dizaines de jeunes à prendre le chemin de l’immigration irrégulière… ( à suivre)