Éthiopie: face à l’avancée des rebelles, Abiy Ahmed se rendra sur le front
Alors que la coalition de rebelles tigréens et oromos est à moins de 200 km de la capitale éthiopienne, le Premier ministre Abiy Ahmed a annoncé qu’il se rendrait en personne sur la ligne de front pour diriger la défense de la capitale.
C’était à la sortie d’une réunion du comité exécutif de son parti, le Parti de la prospérité, que le Premier ministre Abiy Ahmed a fait savoir qu’à partir de ce mardi 23 novembre, il serait personnellement « mobilisé sur le front pour mener les forces armées ».
« Ceux qui veulent faire partie des enfants de l’Éthiopie salués par l’histoire, levez-vous aujourd’hui pour votre pays », a-t-il déclaré. Après avoir déclaré l’état d’urgence le 2 novembre, l’ancien soldat Abiy Ahmed a donc choisi de tenir désormais un discours très nationaliste, rappelant les serments guerriers des anciens empereurs d’Éthiopie.
Et ce, alors que la coalition des rebelles oromos et tigréens ayant juré de le destituer dit avancer vers Addis Abéba et avoir notamment pris la ville de Shewa Robit, à 200 kilomètres de la capitale. De son côté, le ministre éthiopien de la Défense, Abraham Belay, a lui aussi fait savoir que les forces armées seraient désormais engagées « dans une action différente », mais sans plus de détails. « Nous ne pouvons pas continuer ainsi », a-t-il simplement affirmé.
La France appelle ses ressortissants à quitter « sans délai » l’Ethiopie
La France a appelé aujourd’hui, ses ressortissants à quitter l’Ethiopie, où des combats se rapprochent de la capitale après plus d’une année de guerre entre forces gouvernementales et rebelles dans le nord du pays.
« Tous les ressortissants français sont formellement appelés à quitter le pays sans délai », affirme l’ambassade de France à Addis-Abeba dans un courriel envoyé aux membres de la communauté française. L’ambassade, qui dit prendre cette décision au vu de « l’évolution de la situation militaire », ajoute prévoir de faciliter le départ des ressortissants sur des vols commerciaux en réservant des sièges et, « si nécessaire », d’affréter un vol charter.
Avant la France, plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis, ont exhorté leurs citoyens à quitter le pays. Ces derniers ont également évacué leur personnel non essentiel. Un responsable de l’ambassade a déclaré à l’AFP que des départs « volontaires » du personnel pourraient avoir lieu, notamment parmi les familles.
(avec RFI et AFP)