Niger: Une manifestation contre les bases étrangères dispersée
Une manifestation de la société civile prévue dimanche à Niamey contre les bases militaires étrangères a été interdite en appel par la justice nigérienne, a-t-on appris de source judiciaire.
Tard samedi soir, la Cour d’appel a « annulé l’assignation » de la mairie de Niamey par le mouvement Tournons La Page après que les autorités municipales eurent interdit la manifestation qu’elle comptait organiser ce dimanche, pour « risques de trouble à l’ordre public ».
Un juge de référé a débouté vendredi la mairie en délivrant « une ordonnance de manifester » et « demandé aux forces de l’ordre d’encadrer sa manifestation », avait expliqué à l’AFP Maikoul Zodi, coordinateur national du mouvement Tournons La Page qui est à l’origine de la manifestation.
Le Niger abrite depuis des années plusieurs bases militaires étrangères dédiées à la lutte contre les jihadistes au Sahel.
Selon M. Zodi, leur manifestation devrait « demander le départ pur et simple de toutes les bases militaires étrangères notamment françaises » en estimant que « cela fait huit ans qu’elles sont ici et nous n’avons pas constaté un changement par rapport à l’insécurité ».
La manifestation devrait également « rendre hommage » à trois manifestants tués le 27 novembre à Téra, une ville de l’ouest du Niger après des heurts autour d’un convoi militaire français en route pour Gao, au Mali.
Le Niger doit faire face aux attaques régulières et meurtrières de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et l’Etat islamique au Sahel dans l’ouest et, dnas le sud-est, à celles de Boko Haram et du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).
Dans sa lutte contre les jihadistes, il bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux dont la France et les Etats-Unis qui ont des bases militaires à Niamey, l’Allemagne y disposant d’une base logistique.
Les Etats Unis dispose en outre d’une importante base de drones dans la région d’Agadez (nord) proche de la Libye.