Soudan: l’ONU va organiser des pourparlers pour une sortie de crise
L’émissaire de l’ONU au Soudan a annoncé samedi organiser à partir de la semaine prochaine des pourparlers avec « tous les acteurs clés civils et militaires » pour tenter de résoudre la crise traversée par le pays depuis le coup d’Etat du 25 octobre.
« Il est temps de mettre fin à la violence et d’entrer dans un processus constructif », a indiqué Volker Perthes dans un communiqué à propos de ces discussions, qui doivent être officiellement lancées lundi lors d’une conférence de presse.
Ces pourparlers « inclusifs » rassembleront « tous les acteurs clés civils et militaires » au Soudan, « dont les mouvements armés, les partis politiques, la société civile, les groupes de femmes et les comités de résistance », a-t-il précisé.
Le coup d’Etat du général et chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre 2021 a mis fin à la transition vers un pouvoir entièrement civil au Soudan, près de deux ans après la chute d’Omar el-Béchir, dictateur qui était au pouvoir depuis trois décennies.
Au moins 60 personnes ont été tuées et des centaines blessées dans les manifestations pro-démocratie qui ont suivi le putsch, selon le Comité central des médecins, une association indépendante.
Les discussions sous l’égide de l’ONU auront pour objectif d’aider les parties soudanaises « à se mettre d’accord sur une issue à la crise politique actuelle et à s’accorder sur une voie durable vers la démocratie et la paix », a dit M. Perthes, estimant que la transition démocratique post-Béchir avait « subi des revers majeurs ».
L’annonce de ces pourparlers intervient tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir une session informelle mercredi pour discuter des derniers développements au Soudan.
La Ligue arabe a salué samedi l’initiative onusienne, tout comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, les Etats-Unis et le Royaume-Uni qui ont appelé dans un communiqué conjoint « tous les acteurs politiques soudanais à saisir cette occasion pour restaurer la transition du pays » vers la démocratie.
Réinstallé par le général Burhane un mois après le coup d’Etat et après un mois de résidence surveillée, le Premier ministre et visage civil de la transition Abdallah Hamdok a démissionné le 2 janvier à l’issue d’une nouvelle journée de manifestations ayant fait trois morts.
Depuis, les militaires sont seuls aux commandes. Le général Burhane, qui a prolongé de deux ans son mandat à la tête du pays, promet des élections pour juillet 2023.