Cinq candidats, dont deux Africains, en lice pour diriger l’Organisation internationale du travail
Cinq candidats sont en lice pour le poste de directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), a annoncé cette agence onusienne basée à Genève.
Les cinq candidats dans la course pour succéder à l’ancien syndicaliste britannique Guy Ryder, en poste depuis 10 ans, sont Gilbert Houngbo du Togo, Kang Kyung-wha de la République de Corée, Mthunzi Mdwaba d’Afrique du Sud, Greg Vines d’Australie et Muriel Pénicaud de France.
Première étape, un grand oral public, jeudi et vendredi, au siège de l’OIT à Genève. Une première, mais cette mesure n’est introduite qu’à titre d’essai.
« Les entretiens avec les cinq candidats seront diffusés en direct et enregistrés sur le site Internet de l’OIT en sept langues: allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe », précise l’organisation dans un communiqué.
Chaque entretien consistera en une brève présentation par le candidat de sa vision, suivie de 16 questions par les mandants tripartites de l’OIT. Les groupes des employeurs et des travailleurs poseront chacun quatre questions et le groupe du gouvernement en posera huit.
Les entretiens seront menés par la présidente du Conseil d’administration de l’OIT, Anna Jardfelt, Représentante permanente de la Suède auprès de l’Office des Nations Unies à Genève.
Les candidats vont devoir en effet convaincre l’ensemble des membres de l’organisation: gouvernements, employeurs et syndicats, l’OIT étant la seule agence des Nations unies dont les 187 Etats membres sont représentés par les gouvernements et les partenaires sociaux.
Née au lendemain de la Grande Guerre en 1919, l’OIT, malgré son grand âge, a montré qu’elle restait en accord avec son temps en approuvant en 2019 le premier traité international sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail.
Elle a également adopté en 2011 une convention internationale sur les employés de maison, destinée à améliorer le sort de dizaines de millions de personnes dans le monde appartenant à l’économie parallèle.
Pour certains, la question se pose toutefois de savoir quelles sont les réels pouvoirs normatifs et d’action de cette organisation centenaire dans un monde du travail en rapides et profondes mutations sous l’effet de la numérisation et, désormais, de la généralisation du télétravail dans le cadre de la pandémie de Covid-19.
Autant de défis auxquels le prochain patron de l’OIT devra s’attaquer, s’il ne veut pas voir l’organisation être concurrencée par d’autres acteurs.