Burkina: Ouagadougou retrouve le calme
Au lendemain du coup d’Etat au Burkina Faso qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, une manifestation de soutien aux putschistes est prévue mardi à Ouagadougou où le calme est revenu après des jours de tension.
Plusieurs dizaines de personnes convergeaient tôt mardi vers la place de la Nation dans le centre de la capitale, où une manifestation de soutien aux militaires est prévue dans la matinée.
La vie semblait avoir repris son cours normal à Ouagadougou: le grand marché, les commerces ou les stations-services étaient ouverts, sans présence militaire particulière au centre-ville, a constaté un journaliste de l’AFP.
Lundi après-midi, une quinzaine de militaires étaient apparus à la télévision nationale pour annoncer « mettre fin au pouvoir » de M. Kaboré, président depuis 2015.
Lundi soir, des centaines d’habitants de Ouagadougou étaient déjà descendus dans les rues de la capitale pour célébrer la prise de pouvoir des militaires.
« Nos larmes vont cesser maintenant. Nous demandons aux militaires en qui nous avons confiance de travailler ensemble pour le retour de la paix au Burkina », a déclaré à l’AFP l’un d’eux, Amado Zoungrana.
Incertitude sur le sort de Kaboré et Lassina Zerbo
Mardi, on s’interrogeait toujours sur le sort du désormais ex-président Kaboré, dont l’ONU a réclamé mardi la « libération immédiate ».
Est-il détenu par les militaires ou en lieu sûr avec certains soutiens?
Lundi soir, la télévision nationale (RTB) a publié sur les réseaux sociaux une lettre de démission manuscrite attribuée à Kaboré, impossible à authentifier. Il y est écrit que dans la démission est déposée « dans l’intérêt supérieur de la nation ».
Selon la RTB, le courrier a été transmis directement par les putschistes, sans que l’on sache s’il est bien de la main de M. Kaboré, ni dans quelles conditions il a été écrit.
La même incertitude planait sur le sort du Premier ministre Lassina Zerbo ainsi que plusieurs responsables du précédent gouvernement.
Ni l’ex-parti au pouvoir, ni l’opposition n’ont réagi depuis la prise de pouvoir des militaires.
Le MPSR assure de son côté, sans le nommer, que « les opérations se sont déroulées sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées qui sont détenues dans un lieu sûr dans le respect de leur dignité », sans donner de noms.