Tunisie. Les forces de sécurité ferment le siège du Conseil Supérieur de la Magistrature
Le président du Conseil supérieur de la magistrature en Tunisie (CSM), Youssef Bouzakher, a annoncé, dimanche, que les forces de sécurité avaient fermé le siège du Conseil et empêché les employés d’y entrer, selon une radio locale.
Bouzacker a ajouté, à la radio privée IFM, qu' »il s’agit d’une nouvelle étape d’agression contre le conseil, de l’éclatement des institutions de l’Etat et de la prise du pouvoir judiciaire ».
« Des mesures adéquates seront prises une fois que les raisons de cette action seront claires », a-t-il ajouté.
La Tunisie est en proie à une crise politique depuis que le chef de l’Etat avait décidé le 25 juillet dernier de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, de geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés dans le cadre de mesures d’exception. Kaïs Saïed avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef et a procédé dans les jours suivants à une série de limogeages de ministres et de hauts responsables dans l’appareil de l’Etat.
Le Président tunisien avait décidé de supprimer l’instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels et d’exercer le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement, alors que des observateurs et des parties politiques estiment que les nouvelles dispositions présidentielles constituent « un coup d’État contre la Constitution ».
La majorité des partis ont rejeté les décisions de Saïed, prorogées en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques les considèrent comme une « restauration du processus », sur fond de crises politiques, économiques, et sanitaires (Covid-19).
(Agence Anadolu)