Le Rwanda commémore le 28e anniversaire du génocide contre les Tutsi
Le Rwanda a donné jeudi le coup d’envoi des commémorations du 28e anniversaire du génocide contre les Tutsi, un exercice douloureux de mémoire pour honorer le souvenir des victimes, sensibiliser les jeunes générations et revenir sur l’histoire pour prémunir et immuniser l’avenir.
Comme à l’accoutumé, le président rwandais Paul Kagame, accompagné de son épouse, a lancé les commémorations en déposant une gerbe de fleurs au Mémorial du génocide de Kigali, où reposent plus de 250.000 victimes du génocide de 1994.
Après avoir observé une minute de silence pour le repos des âmes des défunts, le chef de l’Etat a ouvert un deuil national de cent jours en allumant la « flamme de l’espoir », qui devra y brûler durant les trois mois et dix jours qu’a duré le génocide entre avril et juillet 1994, faisant près d’un million de morts selon l’ONU.
S’exprimant à cette occasion, le président Paul Kagame a critiqué les « grands pays » qui portent différentes accusations contre le Rwanda, notamment le manque de liberté d’expression, de démocratie ou de justice, soulignant que ces pays, qui se sont faits remarquer par leur silence lors des massacres de 1994, n’ont aucune leçon à donner au Rwanda aujourd’hui.
« Ils veulent dissimuler leur responsabilité. Ils veulent couvrir leur silence alors que des millions de personnes, ici au Rwanda, avaient besoin qu’ils s’expriment, qu’ils viennent à leur secours », a déclaré le chef de l’Etat.
La « marche du souvenir » en hommage des victimes du génocide, annulées au cours des deux dernières années en raison des restrictions imposées face à la pandémie de la Covid-19, aura lieu ce jeudi. Il s’agit de l’un des moments forts des commémorations.
Le génocide de 1994, perpétré contre la minorité Tutsi par le régime extrémiste des Forces armées rwandaises et des miliciens hutu, a commencé au lendemain de l’assassinat du président rwandais Juvénal Habyarimana.
Les massacres ont pris fin le 4 juillet avec l’entrée à Kigali du Front patriotique rwandais (FPR), conduit par Paul Kagame, qui a mis un terme au génocide et ouvert la voie vers la réconciliation, l’union et la stabilité du pays.
Fort des leçons du passé, le Rwanda se présente aujourd’hui, vingt-sept ans après le génocide, comme une success story en termes de stabilité, de développement et de croissance et un modèle africain en matière de bonne gouvernance, de politiques sociales et de protection de l’environnement.