L’Afrique du Sud risque de subir des délestages électriques pendant plus de trois mois durant l’hiver
L’Afrique du Sud risque de subir des coupures de courant pendant plus de cent jours durant la saison d’hivers qui s’étend d’avril à octobre dans ce pays d’Afrique australe, a indiqué mercredi la compagnie d’électricité publique Eskom.
« La fréquence des délestages électriques en hiver dépendra de la capacité de la compagnie à contenir les pannes imprévues dans ses unités de production en maitrisant les pertes en dessous de 12.500 MW », a déclaré dans un point de presse le directeur de la division de Transmission au sein d’Eskom, Segomoco Scheppers.
Il a souligné que la compagnie s’efforce d’atteindre le niveau inférieur de pannes imprévues pour éviter un scénario où les délestages pourraient passer de 37 jours à 101 jours durant la période hivernale.
« Nous devons donc redoubler d’efforts pour contenir les pertes de production non planifiées », a-t-il insisté, affirmant que le temps froid et pluvieux qu’a connu le pays durant les dernières semaines a contribué aux pertes de capacité de production qui ont plongé le pays dans le noir avec la mise en œuvre de la phase 4 des délestages.
Pour sa part, le directeur de la production, Philip Dukashe, a relevé que l’augmentation de la demande de l’électricité durant l’hiver, associée à la perte d’unités de production, avaient eu un impact sur la planification électrique d’Eskom.
« Certaines de nos unités ont été impactées par la pluie. Nous avons perdu la capacité de combustion à cause du charbon humide », a-t-il expliqué, notant que la compagnie ne coupait le courant qu’en dernier recours pour protéger le réseau national.
L’Afrique du Sud est confrontée depuis plus d’une décennie à une crise énergétique grave à cause du vieillissement des centrales énergétiques à charbon d’Eskom. Les Sud-africains vivent ainsi au rythme de délestages électriques récurrents imposés pour éviter un effondrement total du système de production.
Eskom, qui produit plus de 90 % des besoins énergétiques de l’Afrique du Sud, est également aux prises avec une dette de plus de 26 milliards de dollars. Elle a vu sa crise s’aggraver davantage au cours de l’année dernière en s’enlisant dans l’une de ses pires performances avec plus de 650 heures de délestages.