« Biens mal acquis »: perquisition dans l’appartement parisien de la fille du président djiboutien
L’appartement parisien de la fille du président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh, dont l’entourage est visé par une enquête en France sur des soupçons de « biens mal acquis », a été récemment perquisitionné par la police judiciaire française, a-t-on appris vendredi de sources proche du dossier et judiciaire.
Situé dans le cossu 16e arrondissement de la capitale française, l’appartement de Fatouma-Awo Ismaïl Omar a reçu la visite des policiers de l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) « il y a un mois, un mois et demi », selon la source proche, confirmant une information du magazine économique Challenges.
La perquisition a eu lieu le 14 mars, a précisé à l’AFP une source judiciaire.
L’opération s’inscrit dans le cadre de l’enquête ouverte en novembre 2018 par le Parquet national financier (PNF) à la suite d’une plainte déposée par l’ONG Sherpa et le Collectif européen de la diaspora djiboutienne (CEDD).
« Après trois ans d’enquête, enfin on s’approche du coeur nucléaire du système corruptif familial », a réagi auprès de l’AFP l’avocat de Sherpa, Me William Bourdon.
La plainte portait sur des biens immobiliers situés dans trois arrondissements huppés de Paris (8e, 16e et 17e) et appartenant à des membres de la famille du chef de l’Etat djiboutien, au pouvoir depuis 23 ans et réélu en 2021 pour un 5e mandat dans ce petit pays hautement stratégique de la corne de l’Afrique où la France compte une forte présence militaire.
L’ONG Sherpa pointait notamment le rôle de Tommy Tayoro Nyckoss, époux de la fille aînée du président djiboutien, à la tête de sociétés civiles immobilières en France.
M. Nyckoss « semble être une personnalité-pivot, centrale, dans la mise en œuvre des opérations effectuées depuis des années par la famille d’Ismaïl Omar Guelleh aux fins de détournement d’avoirs publics », selon la plainte consultée par l’AFP au moment de son dépôt.
Selon Challenges, le couple avait acheté en 2016 pour deux millions d’euros l’appartement visé par la perquisition.
Sollicité, l’avocat de la famille d’Ismaïl Omar Guelleh n’a pas pu être joint.
Plusieurs procédures, dont certaines toujours en cours, ont été menées en France dans des dossiers dits de « biens mal acquis ».
Récemment, entre la fin mars et début avril, quatre enfants du défunt président Omar Bongo Ondimba ont été mis en examen par la justice française dans le dossier des « biens mal acquis » gabonais dans l’Hexagone.
(AFP)